Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 73]

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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.

CÉRUSE ET AUTRES DÉRIVÉS DU PLOMB.

industries, les ateliers d'une certaine importance, qui ont

ger certaines opérations et d'en supprimer certaines autres qui, dans la pratique ordinaire, mettent l'ouvrier en contact fréquent avec la matière toxique. Une autre particularité, à laquelle M. Ozouf attache également un grand prix, c'est que la céruse est entièrement débarrassée de l'acétate de plomb, dont, par les autres méthodes, elle retient jusqu'à 5 et 6 p. soo. M. Ozouf attribue à la présence de ce sel la majeure partie des fâcheux effets qu'on rapporte habituellement à la céruse, effets qui, selon lui, s'expliqueraient mal avec un corps aussi insoluble que le carbonate,tandis qu'ils s'expliquent beaucoup mieux par la grande solubilité de l'acétate. A l'appui de son opinion, il cite ce fait, que plusieurs des personnes qui usent de ses produits lui ont déclaré en avoir déjà constaté l'innocuité relative. Ce point, s'il était

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été dénommés dans les factory acts, sont astreints à diverses mesures hygiéniques, entre autres celle du blanchiment périodique à la chaux, et sont soumis en outre à une inspection fortement organisée qui surveille l'exécution de la loi dans tous ses détails (*). Sous la vigoureuse impulsion de ces règlements nouveaux, on pressent que les arts insalubres en Angleterre ont dû réaliser des progrès sensibles. Aussi leur verra-t-on occuper une large place dans les développements techniques de ce rapport.

Céruse et autres dérivés du plomb. - La fabrique de céruse et de minium de M. Ozouf, à Saint-Denis (Seine), de fondation toute récente, nous a paru mériter l'attention à un double titre 10 par la nature chimique des procédés 2° par la disposition matérielle des appareils destinés à les mettre en oeuvre. Les uns et les autres concourent à placer cette usine dans des conditions d'hygiène qu'on rencontre bien rarement dans cette périlleuse industrie. Le mode de préparation de la céruse ne diffère pas,, en

principe, de la méthode dite française ou de Clichy. Il s'agit toujours de dissoudre l'oxyde de plomb dans l'acide acétique et de décomposer l'acétate tribasique de plomb par un courant d'acide carbonique. Mais ce qui constitue l'originalité du procédé de M. Ozouf, c'est la manière dont on fait agir l'acide carbonique. Au lieu d'emploYer ce corps mélangé à une grande quantité de gaz inertes, ainsi que cela a lieu communément, cet industriel le prépare à un parfait état de pureté. Cette pureté a des conséquences importantes au point de vue de l'assainissement, car elle permet d'ab0(1 Cette organisation se trouve décrite en détail dans un rapport à Son Exc. sur la réglementation du travail des enfants el des femmes dans les manufactures de l'Angleterre, que nous avons adressé à la date du sut septembre 1807. Ce rapport n'est pas compris dans la série des travaux relatifs à l'assainissement.

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confirmé, aurait incontestablement une grande portée.

N'étant pas à même, quant à nous, d'en décider, nous nous bornons ici à considérer la fabrication en elle-même, c'està-dire au point de vue des ouvriers qui l'accomplissent.

L'oxyde de plomb destiné à former l'acétate, et sur la préparation duquel nous reviendrons en parlant du minium, est exclusivement employé à l'état humide, en sorte qu'au-

cune poussière n'est à redouter. L'acétate, obtenu par la voie ordinaire, est mis à réagir dans un cylindre en cuivre étamé (Planche flfig. 1), parfaitement clos et muni d'un agitateur à palettes, dans lequel on fait arriver un courant d'acide carbonique pur. Ce gaz, préparé comme il sera dit plus loin, est approvisionné dans un gazomètre ordinaire, d'où il s'écoule au cylindre par un tuyau mobile en caoutchouc. L'introduction de l'acide est gouvernée à volonté, à l'aide d'un petit indicateur qui suit les mouvements de la cloche et dont la graduation est établie d'après le rapport connu qui existe entre le volume de cette cloche et le volume également connu de la solution plombeuse titrée mise dans le cylindre. Cet indicateur fonctionne sous les yeux de l'ouvrier, qui sait d'avance, d'après les ordres qu'il