Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 107]

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PONÇAGE DES PUITS

été arrêté dans le schiste houiller à la profondeur de 9m,75, et l'élargissement était fait jusqu'à 8o0,4.5. A ce moment, une circonstance grave se présenta : il devenait impossible de vider le puits central ; à mesure que la cuiller de draguage enlevait les détritus, ce puits se rem-

plissait de sable. C'était du sable blanc, à gros grains et très-pur, provenant d'une couche de faible épaisseur renseignée à la coupe. Chose extraordinaire, cette couche paraissait assez dure quand on l'a traversée avec le trépan de

',57 et elle n'avait pas donné lieu à des éboulements sensibles. Le terrain supérieur, qui était composé de marne

très-sablonneuse à nodules siliceux, ne tenait pas trèsbien ;, il est vraisemblable que, par la pression de ce terrain, le sable s'était désagrégé depuis qu'on l'avait traversé la première fois. Quoi qu'il en soit, des excavations avaient

dû se former à quelque distance du puits, pour que l'irruption devînt aussi considérable qu'elle le fut.

Il n'y avait pas à hésiter : nous décidâmes immédiatement que l'on descendrait un revêtement provisoire, pour

garnir les parois du puits à partir de la tête du terrain ébouleux et jusqu'au-dessous de la couche de sable mouvant (entre 75-,65 et 85^',35 de profondeur). Un tube en tôle de fer de 8 mètres de hauteur fut commandé dans ce but. Les pièces qui devaient le composer arrivaient à l' établissement de Sainte-Barbe, dès le 15 mars ; il fut monté sur place, c'est-à-dire au-dessus du puits, à la .fin de ce mois.

Ce tube pesait 12.000 kilogrammes; il a été fait avec des tôles de 2 mètres de hauteur, de ',8o de longueur et de om, o 15 d'épaisseur. Quatre tournées semblables, de huit tôles chacune, formaient donc le cylindre. L'assemblage des

pièces se fit, non à joints de recouvrement, mais par des petites lattes rivées extérieurement, de manière à conserver la forme cylindrique parfaite à l'intérieur, ce qui était utile pour faciliter le passage des outils de sondage.

A NIVEAU PLEIN.

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Nous verrons ci-après combien il est regrettable que ce revêtement provisoire n'ait pas été fait en fonte. Les deux mois qui venaient de se passer n'avaient donné lieu qu'à un travail constamment interrompu, et rapprofondissement du grand puits, pendant cette période, n'avait été que de 5m,25 Le placement du tube eut lieu sans la moindre difficulté; la descente s'opéra au moyen des tiges que nous employons pour suspendre les cuvelages. La seule

observation que nous ayons à faire à ce sujet, c'est que l'extrémité de ces tiges avait été disposée en forme de crochet, ce qui permit de les dégager facilement, par un petit choc, des rainures faites dans les tôles supérieures du tube pour les suspendre. Le 4 avril, le cylindre en tôle reposait sur la semelle du puits, à 85"1,7o de profondeur, orn,55 dans la couche in-

férieure au sable boulant. Le travail du forage fut repris immédiatement ; le 2L1 juillet seulement le grand puits était terminé à la profondeur de 86-,65, environ 5"',3o dans les. fortes toises, qui sont imperméables et très-propres à recevoir l'assise du cuvelage. Cette dernière période de travail fut marquée par une série d'accidents que nous mentionnons en note (*).

Il est à remarquer que le puits primitif était fait sur un diamètre de Ltm,25 ; le tube de revêtement provisoire avait

(*) Le ii avril une dent du trépan se détache et reste dans le puits, avec deux autres dents qui sont cassées. On cure le puits central et l'on fait fonctionner le grappin pendant plusieurs jours, pour débarrasser la semelle du grand puits. On ne parvient pas au resultat et l'on brise cet outil de sauvetage. En attendant sa réparation, on sonde au petit diamètre et l'on porte le puits central à 9,,7o de profondeur. Le 29 avril, on reprend le travail avec le grappin. Plusieurs fois cet outil se brise ou se détériore fortement ; on essaye à différentes reprises de travailler avec le trépan pour dégager le fond du puits, mais on n'y parvient pas ; les dents s'étaient vraisemblablement logées dans les cassures du banc de silex, dans lequel on se trou-

vait alors. On prend enfin le parti d'adapter au trépan des dents-