Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 20]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

GÉOLOGIE DE .LA .NOUVELLE-CALÉDONIE.

sommet de Poêbo, qui a une altitude d'environ 85o mètres. A partir de ce moment, les hauteurs moyennes décroissent rapidement; à Balade, elles ne sont plus que de

du sud, qui s'échancrent profondément en plusieurs points, formant ainsi des ports pleins de sécurité et très-précieux

5 à Lloo mètres; enfin, à la pointe de Tiari, la chaîne montagneuse se cache sous les flots, pour reparaître, ainsi que je l'ai dit, dans les deux îlots de Pam et Balabio, dont les hauteurs maximum sont de 200 mètres environ. Si je m'appesantis autant sur la diminution des hauteurs des montagnes de formation ancienne, à mesure que l'on s'avance dans le Nord, c'est qu'il en découle une observation importante, en effet

transport et ,de communication,.

4

La carte (Pl. I) montre que la Nouvelle-Calédonie est entou-

rée d'une ceinture de coraux qui se prolongent un peu dans Te sud, mais surtout dans le nord, où ils s'étendent jusqu'à plus de ioo lieues. Or, d'après la théorie qui explique ces coraux isolés par l'abaissement lent et successif des terres qu'ils entouraient autrefois, et enfin leur disparition totale ou partielle, le nord de la Nouvelle-Calédonie aurait dû s'enfoncer beaucoup plus que le sud, et c'est exactement ce que nous montre la diminution constante, à mesure que l'on s'avance vers le nord des hauteurs des formations de même âge, de même nature. Nous verrons même plus tard, dans le sud, ces mêmes micaschistes n'apparaître qu'a plu-

sieurs centaines de mètres d'altitude, mais il est vrai de dire que cette différence énorme de niveau peut très-bien être produite en grande partie par l'apparition des roches éruptives sur lesquelles le micaschiste repose. La chaîne des micaschistes du nord-est y borde en général le rivage de la mer, ne laissant entre ses pieds et les flots qu'une bande de terrain étroite, mais bien arrosée et fertile; quant aux montagnes, leurs flancs et leurs sommets sont arides (Pl. II, fig. 5). En jetant les yeux sur la carte, on s'aperçoit aussi que les rivages correspondants à ces micaschistes ne sont point dentelés comme ceux formés par les roches magnésiennes

15

dans ces pays, où la mer est à peu près la seule voie de Entre Hienguène et Paine, au point où on rencontre les micaschistes, ils sont associés à des .schistes à feuillets très-minces, légèrement ardoisiers, injectés eux-mêmes de

grenats comme les micaschistes, qui eux .sont aussi trèstourmentés dans ce .lieu de jonction; ils sont recourbés ,et plissés dans tous les sens, et, comme là, ils bordent .la mer, ils y forment de hautes murailles dont les flots ont usé

la base, de telle sorte qu'ils surplombent le sentier qui côtoie le rivage; en certains endroits même, des éboulements gigantesques se sont produits, des blocs de plusieurs centaines de .mètres tubes sont tombés du haut de la mon-

tagne et sont venus s'amonceler sur les bords de la mer.

Le .sentier qui passe sur ces décombres devient alors très-périlleux, car i.l faut souvent s'élancer d'un bloc sur un autre, pendant que l'on voit au-dessous de soi, à une grande profondeur, la mer se briser avec force et mugir en pénétrant sous les voûtes de ces énormes roches superposées. Ces schistes sont fusibles en émail noir.

A Panié on remarque, coupant les micaschistes, des Euphotides en fiions abondants, mais de faible épaisseur.; dans cette roche, la Millage est ordinairement dans un état de décomposition plus ou moins avancée, enfin elle offre absolument les mêmes allures et le même aspect que celle qui, dans le sud de l'île, se montre avec tant d'abandance. Nous aurons à revenir sur ces rapprochements qui

nous serviront beaucoup à ,éclairer la série des époques géologiques de la Nouvelle-Calédonie, qu'il nous suffise de dire actuellement que, dans le sud, les micaschistes ne se trouvent qu'en faibles lambeaux au-dessus de ces Eupho-

tides et à une hauteur approximative de 200 mètres audessus du niveau de la mer; là, la roche éruptive a soulevé.;