Journal des Mines (1802-03, volume 14) [Image 175]

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sui/ L'EMPLOI DE LA TOURBE ',CRUE

l'acide sulfurique qu'elle pouvait contenir avait rendu le fer cassant à chaud. j'entrepris , avec d'autant plus d'empressement , les essais avec la tourbe de Prodiingeiwzoose , que je désirais savoir si les mauvais effets de celle de Banizberg , lui étaient particuliers , ou s'ils appartenaient à la tourbe en général. Je substituai à un sixième de char bon

une égale quantité de tourbe de P rodlinocr moose , et pendant toute la semaine la nature du laitier resta entre le demi-léger et le trèspesant, et celle de la fonte, entre le blanc et Pextrémenzent blanc. Le produit fut moindre à tous égards, d'où je conclUs -; que les tourbes, au moins celles que j'avais employées, n'étaient pas aussi propres à désoxygéner le fer que lecharbon ( à quantité -égale ). Je venais de conclure que dans l'essai précédent, il n'y avait pas eu assez de carbone pour désoxygéner le fer, ( car d'ailleurs celui-ci

n'avait manifesté aucune mauvaise qualité après. l'affinage ) : peut-être .cela venait-il de ce que je' n'avais pas mis une assez grande quantité de

tourbe proportionnellement au charbon supprimé; pour le vérifier, à la place 'd'un sixième de charbon, j'en mis deux de tourbe ; mais

tout l'effet de cette augmentation fut de me donner encore plus promptement de la fonte bian, che , et de rendre pire le travail du fourneau. L'expérience m'a souvent fait voir -que,. dans les hauts-fourneaux comme dans les affi-

neries', l'eau ( humidité ) oxygénait le fer 3 et quoique la tourbe, que j'avais employée, eût séché pendant un an, cependant; comme elle contenait en Core de l'humidité, on pouvait attribuer à celle - ci les mauvais effets qui se manif'es-

POUR LE TRAITEMENT DES MINERAIS, etc. 317

tèrent. je fis donc sécher une certaine quantité de ce combustible pendant cinq mois de l'été, et l'orsqu'illut bien sec, j'en ajoutai un septième à six septièmes de charbon , et je n'en obtins' pas moins une fonte aussi blanche, et exire'llie,ment blanchie, que dans les essais précédens. On sait combien la. disposition dufour-

neau , laJrce et la direction du vent, ont

(l'influence sur la nature des produits obtenus dans les fonderies. Je m'attachai à perfectionner ces objets, lorsque je réformai, en 1797, la construction de nos fourneaux et les pratiques de la fonderie. Je fis peser avec soin les diverses

substances dont je chargeais le fourneau, afin d'avoir un rapport exact entre elles. La charge de minerai étant de 3o3 liv. , et celle de char-. bon était de 148 : je fis ôter mo liv. de celle-ci, et les remplacai par no liv. de tourbe; et encore cette fois, je finis par avoir un laitier très-pesant, et une fonte extrémenzeizt blanchie. Ainsi,

même en de petites proportions, deux parties de tourbe ne sauraient remplacer une partie de charbon. Je voulus tenter une autre proportion , je me contentai de diminuer de.5.liv. seulement

les 148 de charbon, et je les remplaçai par .20 liv. de tourbe. J'obtins un laitier./éger, et une fonte blanche. J'allais conclure que. la tourbe peut remplacer ine petite partie de charbon lorsqu'elle est employée en quantité quatre fois plus grande, mais ayant essayé de supprimer la tourbe, en ne conservant que les 143 liv. de charbon, j'obtins le même effet, preuve que

la tourbe n'en avait produit aucun. Pour essayer plus particulièrement les forces de la tourbe en elle 7 terne, et ne pas .