Journal des Mines (1802-03, volume 13) [Image 194]

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SCIENCES ET ARTS.

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pèces de ce rouge, et des difficultés qu'on rencontre pour s'en

ANNONCES CON-CERN NT les Mines, les Sciences et lesArts.

I. État comparatif des Fabriques de Soufre, à Marseille, en 1789 et en Pan X; par le Cit. Bernadac. LES fabriques de soufre étaient au nombre de quatre en 1789. A cette époque elles avaient un degré d'activité qui permettait de croire à un accroissement rapide. Ces quatre fabriques employaient annuellement cent trente mille quintaux de soufre brut, importé du royaume de Naples, de Sicile, et des États du Pape. Les produits en soufre en canon et fleur de soufre , se consommaient la moitié en France, et l'autre moitié était exportée en Suisse, en Hollande , le reste au nord , en Amérique et dans t'Inde. Les quatre fabriques occupaient environ cent quarante ouvriers , indépendamment des tonneliers , caissiers, emballeurs et porte-faix.

Aujourd'hui , quoiqu'il y ait cinq fabriqués de soufre, elles travaillent peu , et emploient à peine trente mille quintaux dans l'année La guerre a mis plusieurs obstacles à l'activité de cette fabrication; ils pourront cesser à la paix , sur-tout si le Gouvernement prohibe l'introduction du soufre en canon et de la fleur de soufre venant de l'étranger , ou si , du moins on soumet ces deux qualités à un droit d'entrée que nos fahricans estiment de. quatre à cinq francs le cent. Sans l'une ou l'autre de ces mesures , ils ne croient pas pouvoir rivaliser avec lés manufactures de l'étranger. La franchise du port contribuerait- à l'accroissement de cette fabrication. (Bull. ries Arts,par la Soc. cl'encourag,.)

II. Note sur le Rouge d polir ; par Fred. Cuvier. Il est encore aujourd'hi répandu parmi la plupart des artistes, que l'art de faire le bon rouge à polir , nommé communément Rouge d'Angleterre, et qui n'e,t autre chose que de l'oxyde rouge de fer, est un secret très-peu connu. Cette erreur vient sans doute, autant des différentes es-

procurer toujours de la même qualité, que de l'importance que quelques personnes mettent à des recettes cachées avec lesquelles elles firent quelqufois cette matière avec succès. Les grands établissemsns , il est vrai , se procurent leur rouge à polir en traitant par des lavages et des pulvérisations répétées, l'oxyde de fer résultant de la. décomposition 'du sulfate de fer dans la fabrication de l'acide nitrique. Mais ces procédés, d'ailleurs très-pénibles, ne sont point généralement en usage, et la plus grande partie du rouge à polir , qui entre dans le commerce, y est fourni par ces personnes qui possèdent le secret de sa fabrication, et qui en font monter le prix à 15 ou co fois sa valeur réelle. Il est un grand nombre d'artistes qui , par leur position, tireraient un avantage certain en fàbriquant eux-mêmes ce rouge dont ils font une assez grande consommation car à la modicité du prix, se joindrait encorePimportant avantage de pouvoir toujours s'en procurer de la même qualité ;. la

différence entre les espèces de rouges purement métalli-

ques, ayant pour cause principale les différens degrés d'oxyatien du métal. On connaît tin très-grand nombre de procédés pour faire passer le fer à l'état d'oxyde rouge ; mais la plupart sont

compliqués et exigent des soins délicats ou des dépenses, qu'il est toujours avantageux d'éviter dans les arts. La décomposition immédiate da stilfa.te de fer (couperose verte ) par le feu , est Sans doute un des moyens les plus simples de ceux à l'aide desquels on peut se procurerl'oxyde rouge de fer ; mais outre qu'il est très-pénible, rebutant, et même dangereux par les vapeurs suffocantes d'acide sulfureux qui se dégagent pendant l'opération , on n'a pas la berté de fixer à volonté l'oxydation du métal, au point où, pour ses différens emplois , il pourrait être nécessaire de le faire : on n'a jamais qu'un oxyde de même nature, un rouge de même qualité. IL pouvait donc être utile de trouver un moyen simple, peu dispendieux , et à la portée d'un chacun, de faire du rouge à polir de toutes sortes de qualités , c'est-à-dire , de pousser l'oxydation du fer graduellement , depuis le noir jusqu'au rouge le plus éclatant. Si l'on met dans une terrine très-évasée une couche de