Journal des Mines (1801-02, volume 11) [Image 234]

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et disparaître la couleur. Ces phénomènes aperçus la première fois par M. Esmarck , et que j'ai répétés en présence du Cit. Haiiy, , qui me les avait communiques, me firent soupçonner que cette substance était un métal particulier, , 'et

me donnèrent un grand désir de la soumettre à l'analyse ; mais à cette époque, malgré les demandes multipliées que j'en fis à plusieurs naturalistes, je ne pus en obtenir de personne. J'écrivis même au Cit. Schreiber, , inspecteur des mines, en station dans les lieux où se trouve ce minéral, et je lui disais dans ma. lettre , pour l'engager encore plus à faire des recherches à cet égard, que je pensais que l'oisanite étoit formée d élérnens inconnus aux chimistes ; mais il me répondit que la source en paraissait être tarie, qu'on n'en trouvait plus que de très-petits cristaux ., et que pour cette raison , ceux qui en possédaient ne voulaient point s'en défaire. J'étais donc resté jusqu'à ce moment sans pouvoir examiner cette substance, qui pro-

mettait cependant des résultats nouveaux,

lorsque le Cit. 'le Lièvre, membre du Conseil des Mines, dont l'amour pour l'avancement de la chimie minéralogique , s'est souvent déclaré contre les morceaux les plus brillans , comme' les plus précieux de son cabinet, m'a encore cette fois mis dans le cas de m'exercer sur une

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matière int éressante. 20 parties ( grains ) de cette substance, subtilement pulvérisées , ont été chauffées avec trois partiesde potasse caustique dan s un creuset d'argent. Le mélange ne se fondit point, II e

L'ANAT4SE.

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prit au contraire en une masse blanche, qui, délayée dans l'eau , ne fut point dissoute. L'eau de lavage n'avait emporté que au moins les acides et l'évaporation n'y ont fait découvrir qu'une petite quantité de silice. Après avoir lavé la poudre dont il est question je la mis avec de l'acide nitrique affaibli, où elle se caillebotta ; je fis bouillir le mélange;

j'y ajoutai un excès d'acide sans pouvoir eh opérer la Wssolution complète. Je fis ensuite évaporer la liqueur à siccitépour en séparer l'acide surabondant ; je remis de l'eau sur le résidu , qui était alors d'un beau

blanc. Il ne s'y dissout point, mais la plus grande partie s'y suspendit et lui donna une couleur blanche demi - transparente, comme celle du lait étendu d'eau. Si après avoir mêlé l'acide nitrique à cette matière, on jette le tout sur un filtre, la liqueur passe claire, et les alkalis en séparent une certaine quantité de matière ; mais si l'on met ensuite de l'eau pure sur ce qui reste dans le filtre, elle coule laiteuse , et c'est en vain qu'on la repasse plusieurs fois, elle reste -toujours laiteuse.

La matière qui troublait ainsi l'eau ne s'en sépara point par le repos , et la liqueur, plusieurs jours après , conservait encore son il laiteux et demi-transparent. Elle avait une saveur sensiblement acide; mais

comme il devait s'y trouver encore quelques traces de l'acide nitrique avec lequel j'avais traité la matière, je n'en pouvais rien conclure.

Exp.