Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 189]

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( 74 ) ils creusent des galeries , et continuent à travailler avec sécurité jusqu'à ce qu'on leur redescende la

corde au moyen de laquelle ils remontent. Une partie du travail se fait à l'aide de la poudre ; il s'en consomme, à ce qu'on m'a dit, 3 tonneaux par an. La libéralité de la nature envers cet endroit ne s'est pas bornée .à y déposer cet amas prodigieux de cuivre : au-dessus, et à de yard de la surface du terrain , on trouve un banc de glaise ou argile

tenace , jaunâtre, épais d'un à 4 yards, qui con-

tient du minerai de plomb ; ce minéral rend depuis'

6 jusqu'à Io quintaux par tonneau, et le tonneau de ce plomb ne contient pas moins de 57 onces d'argent 1). On remarque aussi parmi cette glaise, des parties qui ont la couleur du cinabre ; mais je ne saurais dire si cette couleur est due à de l'argent minéralisé par le soufre et-par l'arsenic , ou à du mer-

cure. Ce minerai de plomb, tout riche qu'il est, n'a pas pu encore être fondu en grand avec succès ; de sorte que la compagnie n'en a pas tiré, à beaucoup près , le parti que les essais faits en petit donnaient lieu d'espérer. Ils en avaient 8 mille tonnes en magasin lorsque je visitai ces mines. On a trouvé au fond d'une mare des restes d'un ancien fourneau de fusion, et plusieurs morceaux de plomb métallique de 4.. pouces de longueur sur environ 2 pouces de large et un demi-pouce d'épaisseur ; de sorte qu'il

n'y a pas lieu de douter que les anciens n'aient extrait du minerai de plomb dans cet endroit, à une époque antérienre à toutes les traditions. ) Dans un recueil de voyages au Nord, imprimé à Genève

en 1785 , et qui contient un court extrait de ce passage, le mot anglais lead est traduit par celui d'étain, et l'on attribue z"tl'exploitation de cette prétendue mine d'étain, ce que M. Pennant

dit de l'importance de celle de cuivre. ( Nate du Rédacteur.),

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Les mines de cuivre de Parys-Mountain ont beaucoup augmenté la population de l'île d'Angtesey. Le nombre des ouvriers occupes iinnyedia7 tement à ces travaux , est d'environ t 5.00 ; et en y

ajoutant celui des femmes et des enfans , il se

trouve que ces établissemens font subsister près de

3oo o personnes. Dans la saison oi le travail a le plus d'activité, les ouvriers de M. Ragées se partagent 200 livres sterling par semaine, et 15o le 'reste de l'année. Entre deux rochers est une petite aigue qui s'enfonce assez loin dans les terres, et qui sert de port à ces établissemens. Les sloops qui viennent charger dans cet endroit, y sont fort en sûreté ; la mer les laisse à sec à chaque marée. Le village d'Amlosch , situé sur cette aigue , s'augmente de jour en jour, et son marché devient considérable.

Au nord - ouest de l'île d'Anglesey , dans la

paroisse de Llan-Fair-Ynghornwy, sur le territoire

de Monach-Ty, , et à peu de distance de la baie de Kemlyn, est une carrière d'un marbre précieux connu des marbriers sous le nom de verde d Corsica, parce qu'on en tire en effet de la Corse ainsi que de quelques endroits d'Italie : ses couleurs sont le Vert, le noir , le blanc et le violet sombre , disposés irrégulièrement. Dans certains blocs il manque quelquefois l'une ou l'autre de ces couleurs ; les parties vertes sont de la nature du jaspe , et renferment souvent desveines d'asbeste blanc soyeux et d'une grande. beauté. Cette pierre est en partie calcaire et en partie siliceuse ; les petites fentes qui s'y trouvent , et

veines d'asbeste, empêchent que ce marbre puisse recevoir un beau poli : on néglige maintenant cette carrière. La même espèce de marbre se trouve aussi dans la petite He de Skerries située à une lieue de. là, et une demi-lieue de la côte d'Anolesey.