Journal des Mines (1794-95, volume 2) [Image 152]

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( 4.6 ) En effet , Pontus Henterus (22) , qui a donnédans le seizième siècle une description détaillée. de l'ancienne et de la nouvelle Belgique', dit formellement cc qu'il habitait tout le pays où se a) trouvent aujourd'hui Dixmude , Nieuport Fumes, Dunkerque , Gravelines , é_kc. , BouD, logne,. Montreuil, le Crotoy, Abbeville et toute DD

cette partie de la Picardie située sur fa rive

))

droite de la Somme.), Il rapporte que P. Divens, dans un ouvrage manuscrit sur les antiquités de la Gaule belgique , avait prouvé que (c les Morins ))

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existaient. encore au dixième siècle; que leur. pays, quoique d'une grande étendue , n'était point alors aussi peuplé qu'il l'est devenu, à cause des épaisses forêts et des marais continus dont il était couvert. Voilà pourquoi , ajoute-

l'accès des légions de César jusqu'à eua fut si difficile, et que ce peuple fut le dernier ,

des Gaules à se soumettre au joug des

à leur nom , on les appelait Moureinen Romains.uant , c'est-à-dire habitans des marais et des lacs (23) d'où les Romains , en latinisant ce nom , les désignèrent par celui de Morini. Le pays qu'ils habitaient s'appelait' Moer ou .

Aloerland , nom qu'il a conservé dans quelques

endroits, et qui signifie Marak dans lei terres pays inondé , semblable à celui qu'on trouve encore entre Dunkerque et Furnes (

Nos pères firent à leur tour. Tasser dans leur langue le Moerland, des Belges , en le traduisant exactement par Mer en terre , expression qui , par une légère. altération , est .devacaette Marquenterre Ainsi on -voit qu'elle conviendrait généralement tout le pays des anciens Morins , c'est-à-dire à tontes les 'parties de la .côte comprises: depuis

( 47 ) Dunkerque jusqu'au Crotoy; mais on ne l'a appliquée qu'à sa partie méridionale où la langue française s'est établie, tandis qu'en remontant vers le nord , où l'on a continué de parler , à quelques modifications près, l'ancienne langue du pays , la dénomination primitive, est restée (26). Il reste donc constant que la rive droite de l'embouchure de la Somme faisait partie du pays des Morins , et que du temps de César ce pays était, encore submergé, à l'exception de quelques éminences qui formaient de petites îles à quelque distance de. la côte. Les témoignages historiques ne remontent pas plus loin. On sait que les peuples de la Belgique tiraient leur origine de la Germanie; qu'ils avaient passé le Rhin, attirés par la fertilité du pays, et qu'ils en avaient chassé les 'labiums (27); -mais on ignore les détails de cette transmigration et l'époque à laquelle elle se fit. Ce n'était réelle-

ment qu'à l'arrivée des légions romaines dans la. Belgique, qu'on aurait pu apprendre des Belges qui n'avaient point encore été inquiétés par des ennemis étrangers, les faits principaux de leur ancienne histoire , l'état où ils avaient trouvé cette région, et les.changemens qu'elle avait éprouvés .depuis qu'ils y- étaient établis. D'un autre côté, le desir .de connaître l'état ancien du pays qu'on habite , suppose déjà un certain degré de civilisation dont ils étaient encore bien .éloignés. On ne s'occupe du soin de recueillir les faits passés , que lorsqu'on n'a aucune inquiétude' asur le présent, et qu'on est tout - à - fait débarrassé du soin de pourvoir à ses premiers besoins. li ne serait donc point étonnant que César n'eUt pu recueillir aucun éclaircissement 'sur l'ancienneté du pays des ,Morins, quand in'trie le plan et l'exécution de ses .