Journal des Mines (1794-95, volume 2) [Image 149]

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( 40 àsrernbouchure du fleuve que de nouveaux attérissement; vont s'élever : nous allons tâcher d'en indiquer les progrès. Aussi.ot que les marées furent descendues dans. la Manche à leur niveau actuel , il s'établit un

de la Somme, sont portées vers cette embouchure par une 'espèce de courant littoral que la fréquence des vents de nord-ouest détermine.

époque, par ceux dont nous sommes aujourd'hui

partie de nos côtes , on remarque que la direction

certain ordre de phénomèues qui n'a point été altéré ch.-puis : par conséquent on peut juger des premiers effets qUi s'opérèrent , à partir de cette Tes témoins.

c( Les parres de la côte comprises entre les embouchures de la Seine et de la Somme, dit » l'ingénieur Lamblardie dans l'excellent mémoire

que nous avons déjà clé, opposent vainement, 35 aux efforts de la mer agitée , de grandes falaises 37 de deux cents pieds de hauteur réduite au-dessus de son niveau.

Ces falaises composées de bancs de marne >s séparés par des couches de silex , sont sapées. à leur pied par le choc des vagues. Bientôt la partie supérieure est en surplomb, se détache .3, tombe et se brise par l'effet de sa chûte. Là mer achève de diviser, cette masse , et les . eaux se ) chargent de la marne qu'elles ont délayée pour en former des dépôts. » Le silex est roulé le long de la côte par le choc réitéré des vagues, il s'use, ses parties anguleuses » se brisent ,. il s'arrondit enfin , acquiert une forme spheroïdale , et prend alors le nom de » galet.. Tout ce que le silex perd de sa grosseur » en passant de sa forme primitive à celle de galet, >, est converti par le frottement en petit gravier et D) en sable ».

Les matières provenant de la destruction de la côte> depuis le cap d'Antifer jusqu'à l'embouchure

Il est aisé maintenant de faire l'application de ces observations à la formation des bas champs qui s'étendent entre tes collines.d'Oniva.I et de Brutelle, le cap Cornu et le village de Cayeux.

Si l'on jette les yeux sur une carte de cette

de la falaise, depuis le Tréport jusqu'au bourg d'nuglt, est peuprès sud-ouest ; immédiatement au-dessus - elle devient ouest-sud-ouest. Le galet parvenu au sommet de l'angle formé par les deux directions , et poussé par les ,vagues dans le sens de la première, a d'abord formé une pointe de peu de longueur au-delà de ce sommet. La mer a continué de couvrir tout l'espace compris depuis lepied de la côte où sont bâtis les villages d'OnivaI et de Haute-bas ; mais comme elle n'y parvenait que chargée des débris marneux de la falaise , et que la pointe dont nous venons de parler , formait déjà une espèce de digue qui détruisait l'action des vagues, les eaux, devenues plus calmes, déposèrent , derrière cet abri , les molécules terreuses qu'elles tenaient suspendues ; ainsi le fond de cette petite anse se couvrit d'un nouveau sol qui continua,

de s'exhausser jusqu'au dessus du niveau de la basse mer.

La digue de galet, en se prolongeant dans la

rneme direction , renferma au bout d'un certain

temps un terrain nouveau 'dont l'étendue et la fertilité naturelle firent entreprendre le dessèche,. ment. On le garantit des submersions périodiques auxquelles il -était exposé, par une digue dirigée. transversalement ,depuis le pied de la falaise jus.