Annales des Mines (1874, série 7, volume 5) [Image 136]

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autres conditions. La bonanza de la mine Ophir, qui était

près de la surface, a été abattue et extraite à raison de 12',875 par tonne, tandis que dans la mine Chollar Potosi les frais ont monté à 8o francs par tonne. Souvent, dans les mines du Comstock, on comprend sous le nom de frais d'extraction les dépenses d'extraction et d'abatage du minerai, mais on ne tient pas compte des frais d'exploration, ou du moins on n'en tient pas un compte suffisant. On exploite, nous l'avons dit déjà, sans ménager de réserves ; à peine une bonanza est-elle rencontrée que les explorations sont abandonnées ; on double ou triple le nombre des mi- neurs aux chantiers de façon à enlever le minerai riche le plus vite possible. Cet état de choses dure autant que la bonanza elle-même; puis, lorsqu'elle est épuisée, on en cherche une nouvelle ; et les travaux de recherches peuvent durer

quatre ou cinq ans sans produire aucun résultat. On ne compte pas les dépenses qu'occasionnent ces travaux de recherche dans les frais d'exploitation des minerais. L'exemple suivant montre entre quelles limites varient les évaluations des frais d'exploitation du Comstock. En 1869, une commission d'ingénieurs, chargée par le gouvernement

fédéral d'étudier le projet du tunnel Sutro, évalua une partie des frais annuels d'exploitation sur tout le Comstock de la façon suivante En admettant une production annuelle de 331.o55 tonnes. Extraction du minerai 321.055 tonnes à 2`,90. 960.059`,50 9 ,o6. 2.999.358 ,3o Transport aux usines à 649..o7i ,I0 Épuisement des eaux.

Entrée et sortie des ouvriers, 3.000 mineurs, à 0824.

902.280 ,00 5.503.766 ,go

M. Sutro, dans la discussion que subit le projet devant

le congrès, reprit les nombres précédents et y ajouta les suivants, qui sont établis sur les données fournies par la commission.

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AUX ÉTATS.UNIS.

LES MINERAIS D'ARGENT

traction de 331,055 tonnes de roche (au mi-

francs.

56.151,80

nimum), à iof.,76

Main-d'uvre, 5.000 mineurs à 20,60 par jour. 22.557.000,00 Frais indirects d'épuisement sur les seize mines actuellement travaillées, comprenant 2.3/t8.imo,00 l'usure des machines, etc. 9 o6o.000,o0

Boisage

Plus

50.527.551,80 5.503.768,go

Frais totaux annuels. . 56.03,.320,70

Soit par tonne ioS,85. On voit qu'il y a loin de là à l'estimation de M. J. D. Hague.

Si l'on admet que les frais faits à la mine soient représentés par la somme moyenne de 5o francs, le prix du traitement métallurgique variant entre 5o et Go francs, il en résulte que, pour payer les frais d'exploitation, un minerai doit rendre au minimum de ioo à ijo francs par tonne.

Trois causes principales concourent à élever les frais

d'exploitation 1° Le mode de boisage qui entraîne chaque année dans

la totalité des mines une consommation de 4.864.000 mètres de bois équarris de 30 centimètres de côté. 20 La ventilation très-mauvaise et la chaleur qui en est

la conséquence font que, sur un poste de huit heures, les ouvriers ne peuvent pas en utiliser plus de quatre. L'air vicié contribue aussi à la prompte altération des boisages. 3° L'affluence des eaux qui oblige à de grandes dépenses directes d'épuisement et probablement à des dépenses indirectes encore plus considérables.

Sans parler ni du prix élevé de la main-d'oeuvre et du bois, ni des dépenses judiciaires résultant de procès inévitables que se font les compagnies minières, etc. ; éléments sur lesquels l'habileté des exploitants est sans influence ; les trois obstacles sérieux que j'ai signalés