Annales des Mines (1873, série 7, volume 4) [Image 117]

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CHALEUR ABSORBÉE, AUX TEMPÉRATURES ÉLEVÉES,

Bessemer et des appareils Siemens-Martin. J'ai fait ainsi quelques expériences, en octobre 1872, dans les forges de Terre-Noire, l'Horme et Givors, et je compte les multiplier bientôt dans quelques autres établissements. Mais le plus grand nombre des essais ont été exécutés dans les laboratoires de l'École des mines. J'ai fait établir dans ce but deux fourneaux différents ; pour les températures ordinaires, un four Perrot-Triesneg, alimenté au gaz, dans lequel on peut -facilement fondre Ltoo à 5oo grammes de fonte en moins d'une demi-heure, et arriver même jusqu'au ramollissement des laitiers de hauts-fourneaux, mais sans pouvoir atteindre ni le point de fusion proprement dit de ces laitiers, ni celui des aciers ordinaires. Pour ces substances plus réfractaires, je me suis servi d'un four à pétrole brut, système AudoinDevine, où grace à un fort tirage, on peut ramollir et vitrifier complètement les meilleurs creusets réfractaires, surtout en garnissant, de plus, les parois intérieures du four de plaquettes minces de charbon de cornue. On fond ainsi trèsfacilement, en deux à trois heures, à l'aide de in à 12 litres de pétrole, plusieurs centaines de grammes d'acier doux ou de laitiers de hauts-fourneaux très-réfractaires. Le four Perrot reçoit un seul creuset ; le four Devine peut en contenir deux. Les expériences faites au laboratoire offrent nécessairement plus de garanties d'exactitude que celles qui ont été réalisées dans les usines. Au laboratoire, il y a moins de pertes de chaleur lors du transport de la matière incandescente, et les autres causes d'erreurs sont aussi plus faciles à éviter. C'est au laboratoire que j'ai entrepris spécialement les essais propres à fixer la chaleur latente de fusion des

fontes et des laitiers. Pour y arriver, on jetait, lors d'une

PAR LA FONTE, LES LAITIERS ET LES ACIERS.

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coulée. Ces expériences sont faciles à réaliser dans le cas de fontes blanches pures qui passent brusquement de l'état fluide à l'état solide ; tandis que cela est presque impossible lorsqu'on opère sur des fontes impures, siliceuses, phosphoreuses ou autres, qui se désagrègent avant de fondre et restent friables après s'être figées. Il en est de même des fontes grises, qui se solidifient graduellement à mesure que le carbone dissous est expulsé sous forme de graphite par le fait du refroidissement. Dans ce cas, la véritable chaleur latente est impossible à déterminer ; il y a passage graduel de l'état solide à l'état fluide ; on ne peut saisir le moment précis où le métal est, d'une part, réellement solide ; l'autre, complètement fluide. Il en est de même des laitiers. Lorsqu'ils sont courts, en terme de fondeur, c'est-à-dire basiques, ils se figent plus ou moins brusquement; on peut alors déterminer, d'une manière approximative, leur chaleur latente ; mais lorsqu'ils' sont longs et peuvent se filer, c'est-à-dire, quand la silice est en excès sur le protosilicate, alors ils sont visqueux comme le verre, ils conservent longtemps l'état plastique, et passent alors d'autant plus graduellement de l'état fluide à l'état solide que la proportion de silice est plus élevée. Si l'on compare néanmoins les états extrêmes, solide et fluide, il est évident que la différence des chaleurs abandonnées comprend, en sus, celle qui correspond à l'abaissement de température, ce n'est donc plus alors ce que l'on entend par chaleur latente proprement dite; on trouve un chiffre trop élevé. Si l'on compare, au contraire, dans le cas des fontes impures, la matière solidifiée, mais encore molle, à la même matière entièrement fluide, on aura forcément une valeur trop faible.

première expérience, la matière fondue dans le calorimètre,

Si l'on appelle

au moment où déjà une fraction venait de se figer ; puis, lors d'une seconde opération, on opérait sur la même ma,: tière dès qu'elle se trouvait figée dans le têt où on l'avait

p le poids du corps incandescent, T sa température,