Annales des Mines (1873, série 7, volume 3) [Image 102]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

SUR M. SAUVAGE.

impérieusement le renvoi de leurs chefs. Le désordre augmenta avec une rapidité extraordinaire. De graves conflits

à l'énergie avec lesquelles il s'était acquitté de sa difficile mission. Ils demandèrent que Sauvage fût promu exceptionnellement au grade d'ingénieur en chef, ajoutant dans leur rapport « que cette promotion serait accueillie par l'opinion générale comme une juste récompense de services aussi distingués. » Le 15 août 1848, Sauvage fut en effet nommé, ingénieur en chef, quoiqu'il ne fût ingénieur de première classe que depuis le 5 avril de la même année.

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étaient immiments dans le service de la traction, et le 28 mars

ces mécaniciens refusèrent définitivement de se soumettre à leur chef immédiat. Tel était l'état des choses lorsque l'intervention du gouvernement fut reconnue indispensable; elle était d'ailleurs réclamée par les compagnies elles-mêmes. Par un décret du 4 avril, Sauvage fut chargé de la direction du séquestre. Investi de pleins pouvoirs pour la gestion de l'entreprise, il sut, par sa fermeté, sa décision, et par le courage qu'il déploya dans plusieurs circonstances critiques, maintenir le service et garantir la propriété de la compagnie jusqu'au

moment où la défaite de l'insurrection de juin rétablit

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Après s'être ainsi acquitté de cette missiosn, Sauvage s'empressa (*) de reprendre au chemin de fer de Lyon ses fonctions qu'il conserva jusqu'au mois de septembre 1852. A cette époque, l'administration de la compagnie des chemins de fer de l'Est éprouvant le besoin .de posséder un

homme aussi complet, lui offrit le poste d'ingénieur en

l'ordre général.

chef du matériel et de la traction. Ce ne fut pas sans

Le rapport de Sauvage sur sa mission a été publié à l'Imprimerie nationale en août 1848 (). C'est là qu'il faut

de vifs regrets que la compagnie de Lyon, qui l'avait apprécié en le voyant de près à l'oeuvre, se vit privée de son

aller chercher les détails émouvants de cette campagne si utilement et si honorablement remplie par notre regretté Camarade et 'dont un douloureux événement marqua les derniers instants. Le 25 juin, un feu assez vif s'était en-

concours.

gagé, sur des barricades voisines de la gare, entre un

France, d'Angleterre, de Hollande et de Russie. Les rares aptitudes de Sauvage le désignaient naturellement pour concourir à son étude. Il fut chargé avec MM. 'Collignon, inspecteur général des ponts et chaussées, et Couines, alors ingénieur en chef, d'étudier et de discuter les conditions de la concession d'un réseau de Zi.000 kilomètres, traçant deux immenses diagonales à travers la Russie d'Europe, l'une de la mer Noire à la mer Baltique, l'autre de la Vistule

détachement de gardes mobiles et les insurgés. Sauvage examinait d'une fenêtre, avec M. Clarke, ingénieur du matériel, les mesures à prendre, lorsque ce dernier tomba frappé mortellement par une balle, qui l'atteignit en pleine poitrine. Les commissaires généraux, MM. Didion et Bineau, qui avaient été dès l'origine institués auprès de la compagnie, et sur la proposition desquels Sauvage avait été chargé de

la direction du séquestre, ont rendu justice à l'habileté et (*) Rapport sur l'administration du séquestre des chemins de fer d'Orléans et du Centre, du 4 avril au 18 avril 1848; par M. Sauvage, ingénieur en chef des mines. Paris, Imprimerie nationale. Août 1848. In-4°, 71 pages. Devenu rare.)

Une des plus grandes entreprises des temps modernes, la construction du réseau des chemins de fer russes, fut conçue, en 1856, par une réunion des principaux financiers de

au Volga et à Saint-Pétersbourg. A la suite d'un voyage qui ne

dura que deux mois, toutes les bases de l'opération étaient arrêtées. Des difficultés créées par les circonstances financières de l'époque et par les dispositions contraires d'une (') Décision du 21 août 1848. TOME III, 1875.

à