Annales des Mines (1873, série 7, volume 3) [Image 83]

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DÉSARGENTATION ET RAFFINAGE DU PLOMB

DANS L'USINE DE MM. LUCE FILS ET ROZAN.

DESARGENTATION ET RAFFINAGE DU PLOMB

LÈS-MARSEILLE.

à- l'action directe de la vapeur d'eau. La vapeur en s'échappant produit dans la masse un bouleversement semblable à celui d'un liquide très-dense en ébullition. Cette agitation violente et continue est très-favorable, comme le démontre l'expérience, à la séparation du plomb et d.e l'argent sous forme de cristaux pauvres et de plomb liquide enrichi. L'action de la vapeur est ici essentiellement mécanique.

Par M. LUCE ROZAN fils, ancien élève de l'École des mines de Paris.

raison de ce qu'elle se trouve en présence de métaux

AU MOYEN DE LA VAPEUR D'EAU ()

DANS L'USINE DE MM. LUCE FILS ET ROZ-AN, A SAINT- LOUIS-

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Quant à son action chimique, bien qu'elle soit faible, en (plomb, cuivre, argent, antimoine) qui ne la décomposent pas à la température d'environ 5300 à laquelle on opère, Les premiers résultats, obtenus par le procédé de désargentation par la vapeur d'eau, ont été publiés en 1871. Nous nous proposons aujourd'hui, par la publication des résultats déduits du traitement de 5.598 tonnes de plomb d'oeuvre à 123 grammes d'argent aux too kilogrammes de plomb, pendant l'année 1872, de donner la sanction de la pratique à ce procédé que l'on pouvait encore considérer en 1871 comme à l'état d'essai. Depuis cette époque, le nombre des appareils a été porté à Saint-Louis de i à 4 et l'on a installé : appareils dans l'usine de M. Roux, à Carthagène (Espagne). 2, appareils dans l'usine de Figueroa (Espagne). 2 appareils dans l'usine de Pontgibaud (Puy-de-Dôme). 2 appareils dans l'usine de la Pise (Gard).

Description du procédé.

Au lieu d'agiter le bain de plomb pendant la cristallisation, avec une pince, comme dans le pattinsonage ordinaire, ou au moyen d'ailettes en fer mues par une machine à vapeur, comme dans le système .Laveyssière, on a recours () Le procédé est breveté en France et à l'étranger.

elle ne laisse pourtant pas de se faire sentir, puisque le plomb subit dans cette opération un raffinage, indépendamment de celui qu'il subit pendant la fusion au rouge sombre qui précède la cristallisation. On se dispense même de tout raffinage préalable pour les plombs moyennement durs ; les plombs très-durs seuls sont soumis à un raffinage préparatoire.

Si l'on supposait nulle l'action chimique de la vapeur d'eau, on pourrait attribuer exclusivement la pureté du plomb marchand, à laquelle on arrive sans raffinage préalabié, à la série des raffinages partiels auxqu'els le plomb est soumis par le 'fait d'un grand nombre de refontes au rouge sombre. Mais un fait qui tend à faire attribuer à la vapeur un rôle actif dans le raffinage, c'est que les oxydes qui se produisent, d'abord jaunâtres et terreux au commencement {le l'opération (cristallisation) , deviennent, vers la fin, .noirs et fortement chargés de cuivre, circonstance qui

ne se produit pas dans les chaudières de pattinsonage, malgré le brassage le plus énergique. Le plomb, vers la fin de chaque opération, pendant que la vapeur barbote encore dans la partie liquide, où se sont concentrés, avec l'argent, le cuivre, l'antimoine et l'arsenic, se trouve ainsi dépouillé du cuivre qu'il contient. Quant à l'antimoine, il ne produit

aucun phénomène semblable et se trouve éliminé peu à