Annales des Mines (1872, série 7, volume 2) [Image 21]

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ÉTUDES SUR LES HAUTS-FOURNEAUX,

Pour la fonte refondue au cubilot ; et, d'après la moyenne de deux expériences faites au haut-fourneau de Bizy, 557 calories pour la fonte grise de première fusion au charbon de bois. M. Bell adopte, d'après M. Vathaire, dans ses calculs, la moyenne de 53o calories. C'est aussi le chiffre que je crois devoir accepter, jusqu'à nouvel ordre, pour les fontes grises

n° 5. Mais il est évident qu'il faudrait multiplier les expériences et surtout examiner jusqu'à quel point ce nombre dépend de la fusibilité plus ou moins grande des laitiers et de la nature spéciale des fontes. En résumé donc, la chaleur absorbée par la réduction du minerai et la fusion de la fonte peut être évaluée, dans le cas d'une fonte grise de forge n° 5 au coke, à: et

1984 calories pour la réduction, 550 pour la fusion.

Total 25 Li calories.

S 19. 2° Chaleur absorbée par la fusion du laitier, la

décomposition du calcaire, etc. Les laitiers sont trèsinégalement fusibles. Sefstrôm et Berthier ont constaté il y a longtemps que les bisilicates, et même les trisilicates de chaux, de magnésie et d'alumine, sont plus fusibles que les protosilicates, 'et qu'en général le maximum de fusibilité des silicates terreux correspond surtout aux composés

voisins des bisilicates. C'est le motif pour lequel on se rapproche de cette dernière formule là oui la présence du soufre, ou quelque autre motif analogue, ne réclame pas, dans les lits de fusion, un excès de chaux. Mais on voit, par cela même, que non-seulement la chaleur absorbée par la fusion des laitiers, mais encore celle que prend la fonte, doit varier, comme je le disais ci-dessus, avec la nature chimique de ces laitiers. L'inégale fusibilité des divers

silicates a été constatée aussi par Plattner en la compa-

ÉTUDES SUR LES HAUTS-FOURNEAUX.

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rant à celle de divers alliages de platine et d'or. Or, si la fusibilité varie avec la composition des laitiers, il doit en être de même de leur chaleur totale. Les protosilicates terreux peu fusibles doivent exiger plus de chaleur que les bisilicates de ces mêmes bases, ou que les silicates contenant une certaine proportion d'alkalis et d'oxydes de fer et de manganèse. De là la diversité des résultats, constatés pour les laitiers comme pour les fontes. MM. Minera), et Résal ont trouvé, pour un laitier trèsferrugineux d'un cubilot, 556 calories ; M. Binman, dans le mémoire déjà cité, pour un laitier, voisin du sesquisilicate de chaux et de magnésie, 441 calories, et pour un autre 45o; M. Gillot, pour un laitier vitreux au bois, manganésifere, dont la composition doit se rapprocher de celle d'un bisilicate, 570 à 58o calories ; MM. Dulait et Boulanger, pour le laitier correspondant à la fonte d'affinage, 455 calories, et pour celui de la fonte de moulage, 492. Ces deux laitiers, comme la plupart de ceux qui proviennent clos hauts-fourneaux au coke , ne devaient pas s'éloigner beaucoup des protosilicates , mais le premier tenait certainement de l'oxyde de fer. Enfin M. Vathaire a trouvé, pour un laitier de fonte n° au coke, 55o calories, et M. Bell est même arrivé jusqu'à

572 calories, tout en reconnaissant que ce dernier chiffre est probablement un peu exagéré. Quoi qu'il en soit, on voit, par ce qui précède, que les laitiers bisilicatés et mannésifères peuvent ne retenir, en sortant des hauts-fourneaux, que 57o à 400 calories, tandis que les sesquisilicates se rapprochent de 45o, et que les protosilicates peuvent

même dépasser 5oo calories, lorsqu'ils ne renferment ni fer, ni manganèse, mais par contre une proportion élevée de bases terreuses.

Aussi, à cause de la forte proportion de chaux et d'a-