Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 156]

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MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.

MÉTALLURGIE DE L'ARGENT AU MEXIQUE.

leurs le titre présumé de la barre. La coupellation se fait à une température d'ordinaire très-élevée; si le bouton de retour ne présente pas les caractères d'un affinage achevé, on le repasse avec nouvelle addition de quatre parties de plomb.

Les titres qui résultent des pesées sont admis sans corrections. Ces titres s'expriment en deniers et en grains. L'argent

est titré à 12 deniers ; chaque denier

contient

24 grains, et la plus petite fraction admise dans l'expression du titre est le

grain ; soit -à très-peu près 1 millieme

Ces détails montrent que pour cette détermination du poids et du titre, on se contente au Mexique d'une approximation assez grossière, et que le titre indiqué- doit toujours

être en dessous du titre véritable. Pour les barres très-

pures provenant de l'amalgamation par le patio, cet écart

mais pour les lingots

peut être évalué à i-21- ou 2 l'amalgamation saxonne, quelques à bas titre produits par qu'il pouvait aller à 8 essais faits à Mexico m'ont montré ou Io millièmes. Les essais pour or se font par inquartation, s'il est nécessaire, puis en attaquant l'alliage par de l'acide azotique

faible, que l'on remplace par de l'acide pur et concentré maintenu en ébullition pendant environ une demi-heure, L'opération est donc exacte, mais la nomenclature des poids et des nombres usités conduit encore à un affaiblissement du titre.

Le titre or s'évalue en karats et en grains : le titre de karats correspond à celui de Fi -; ; 24 karats comprennent 4.800 grains; 1 grain de titre or, équivaut donc à 0,208 millièmes. Mais les essayeurs mexicains n'ont pas de série de poids de grains d'or ; ils pèsent avec les poids de la série argent ; et, comme le plus petit poids de cette série est le de grain, soit 1,15 millièmes, et qu'on néglige toute fraction inférieure à ce poids, on voit que l'affaiblis-

sement du titre pour or, peut aller. à plus de i

millième.

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De plus, pour exprimer le titre en grains d'or il faut, d'après ce qui précède, multiplier les nombres de la pesée exprimés en grains d'argent, par la fractione°F.Z, laquelle étant irréductible conduit à des fractions de grains que l'on doit négliger encore pour exprimer le titre en entier. Les poids et les titres ainsi déterminés sont poinçonnés

sur les barres et servent pour l'échange qui va suivre contre espèces monnayées. S'il existe désaccord entre les titres donnés par l'essayeur de l'État et celui de l'hôtel des monnaies, une prise d'essai prélevée en commun est envoyée à Mexico, où le titre définitif est fixé par l'essayeur en chef pour tout le territoire. Les -droits prélevés pour la fonte et l'essai des barres sont établis sur des tarifs variables d'un district à l'autre. A Mexico on prélève .1 piastre par essai, le poids da lingot ne pouvant pas dépasser 156 marcs ; à Guanajuato les droits sont de 2 piastres par 100 marcs de métal présenté, plus l réal par barre ; en moyenne générale on peut évaluer ces dépenses à o,5 p. 100 de la valeur nette de l'argent monnayé. § 2. - FRAIS DE MONNAYAGE ET D'AFFINAGE.

Pendant toute la durée de la domination espagnole, le Mexique ne posséda qu'un seul hôtel de monnaies, celui de Mexico. Cet établissement avait suffi pendant trois siècles à la production des mines de toute la contrée, et livré à la circulation près de 11 milliards de francs en piastres d'argent ou en onces d'or, lorsque commencèrent les guerres de l'Indépendance. La capitale fut alors séparée des grands centres produc-

teurs de l'argent ; les lingots n'osèrent plus s'aventurer

sur des routes battues de tous côtés par des bandes armées, les mineurs durent s'organiser pour monnayer sur place le's lingots produits de leurs exploitations.