Annales des Mines (1870, série 6, volume 17) [Image 266]

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APPLICATION DES PERFORATEURS MÉCANIQUES

.machine motrice et de deux compresseurs. Le tout a été étudié et construit dans les ateliers de Sievers et Cie, à Kalk,

près Deutz. Extérieurement au bâtiment, sous un simple abri en planches, est un réservoir à air d'où part la conduite principale. Machine motrice. La machine motrice est une machine à haute pression, à cylindre horizontal, de om,628 de dia-

mètre et de im,o99 de course, à détente variable, avec régulateur et volant. Avec de la vapeur à 5 atmosphères, en admettant à pleine pression pendant la demi-course seulement, et marchant à 5o tours par minute, cette machine peut développer une force nominale de 170 chevaux,

en nombre rond. Actuellement, elle ne marche qu'a 2 atmosphères, à 25 tours par minute, et l'on détend au demi; la force développée dans ces conditions est de 54,27 chevaux.

La vapeur nécessaire est fournie par deux chaudières à foyers intérieurs qui desservent en même temps la machine d'extraction et une scierie mécanique. La machine motrice actionne un arbre de couche qui commande par pignon et engrenage les compresseurs ; cet arbre est installé de telle sorte que lors de l'agrandissement prévu, on pourra, en le prolongeant, atteler sur lui deux nouveaux compresseurs. En dehors des compresseurs, cette machine commande encore, par courroie, un tour et une machine à forer qui sont installés dans un atelier adjacent à la chambre des machines et spécialement affecté jusqu'ici à la réparation des perforateurs. La Pl. X, fig. 3,4 et 5 fait connaître la disposition de toute l'installation. La transmission indirecte de l'effort exercé sur le piston à vapeur aux compresseurs a, sur la transmission directe

telle qu'on l'obtient en plaçant le cylindre à air dans le prolongement du cylindre à vapeur, cet avantage que la machine à vapeur peut conserver une plus grande vitesse

A AIR COMPRIMÉ AU CREUSEMENT DES PUITS.

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et que, par suite, on peut se passer d'un volant aussi lourd que celui qu'exigerait une marche plus lente. En outre, si la machine doit marcher à détente, on aurait, en commandant directement le compresseur, la plus forte résistance (à la fin de la course du piston compresseur) au moment où la force motrice de la vapeur est le plus faible dans le cylindre, et vice versâ. En adoptant la transmission par engrenage, cet inconvénient disparaît. Compresseurs. Les compresseurs sont construits d'après le système employé pour la première fois au mont Cenis par les ingénieurs italiens. Pour tourner les difficultés engendrées par l'espace nuisible et l'échauffement, difficultés qui, dans les machines à comprimer habituelles, s'opposent à la compression de l'air à une haute pression, on a disposé les choses.. de telle façon que le piston n'agisse pas directement sur l'air, mais bien par l'intermédiaire d'un matelas d'eau. On a ainsi ur les deux faces d'un piston se mouvant horizontalement, une colonne d'eau d'une certaine hauteur, qui monte ou descend suivant que le piston avance ou recule. A la descente, l'air est aspiré dans l'espace laissé libre par l'eau,

et à la remonte, l'air est compritné, puis complètement basse. L'eau approche si près de la soupape de refoule-ment, que l'espace nuisible disparaît presque entièrement. Quant au piston lui-même, l'eau constitue une garniture

qui ne permet aucune fuite d'air et qui empêche tout échauffement du piston, du cylindre ou des soupapes. Avec des machines ainsi construites, on peut obtenir de l'air comprimé à 5 et 6 atmosphères effectives dans des conditions très-satisfaisantes. La Pl. X, fig. 1 et 2, donne la coupe et le plan d'un compresseur dans lequel le piston se trouve au milieu de sa course. Le piston a un diamètre de om.593 et une longueur de 5ni.689 ; il est creux à la manière d'un plongeur, avec une TOME xvtl, 1870.