Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 302]

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RESSOURCES MINÉRALES

Ces derniers sont divisés par la rivière d'Aston en deux groupes principaux, celui du Pech sur la rive droite et celui de Larcat sur la rive gauche. in Groupe du Pech. Ces mines sont inaccessibles, leur entrée est obstruée par des éboulis; les principales, dont on peut voir les traces, sont 1° Celle del Tribou, qui descend et s'enfonce sous le parc de Gudanes; 2° Celle de Madame; 3" Celle du Plot; h. Celle du Camp, qui s'enfonce sous la forge de Chateauverdun

et sous le vieux château dé Laidres. Il y a, en outre, un nombre considérable de traces d'exploitations anciennes. Dietrict (pages 157-165) dit que le président de Lahage, n'a trouvé en prenant possession du marquisat de Gudanes, aucun renseignement historique sur l'exploitation de ses mines. Ti croit leur exploitation antérieure à celles de Rancie, car ces dernières étaient alors régies par des règlements empruntés aux mines de Chateauverdun. Lors de sa visite, en 1786, le minier du Camp était noyé et en-

combré. D'après une notice sur les mines du Pech, extraite de titres qui étaient entre les mains du président de Lahage, on exploitait en 1.692 le minier de Madame et de la Guinette. Les eaux,

épuisées par six pompes à bras, se rendaient à la Guinette, où étaient deux roues mises en mouvement par la rivière d'Aston. En 1705, 1715 et 1720, M. de Gudanes passa des polices avec le sieur Goujon pour la construction d'une galerie d'écoulement; ces mines furent abandonnées en 1723.

Les travaux des anciens ont dû pénétrer à une grande profondeur au-dessous de la rivière d'Aston. En suivant l'affleurement du Peel' vers l'est, on trouve un assez grand nombre de placages de minerai de fer, sur lesquels, à diverses reprises, des tentatives de fouilles infructueuses ont été faites; on en voit des traces sur le versant qui fait face à Albies. Au delà de l'Ariège, la montagne de Saint-Pierre, située à 5 kilomètres au sud-est des Cabannes, renferme quelques placages de fer spéculaire et micacé dont parle Dietrict. Mais la qualité en est viciée par la présence de la pyrite de cuivre. II. Groupe de Larcat. La montagne de Larcat, située sur la berge gauche de la rivière d'Aston, renferme un grand nombre d'exploitations anciennes. Elles couvrent tout le versant, depuis la base jusqu'à deux tiers

DE

ARIÉGE.

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de la hardent'. Le village de Larcat est situé environ au tiers de la montagne. Vers la base, on ne voit que des traces récentes de recherches faites près du roc de Garni dans des calcaires ferrifères. Les points qui paraissent avoir été les plus exploités sont aux

environs et surtout au-dessus et à l'est du village de Larcat. La montagne y est sillonnée dans tous les sens par les excavations des anciens miniers; de toutes parts, on remarque des déblais de calcaires ferrifères et de nombreuses dépressions du sol résultant des éboulements et remplissages des vides anciens. Si on expldre la montagne de Larcat, à partir de la chapelle de Saint-Barthélemy, on trouve au pied de cette chapelle un plateau dit plan de Las Tours, où affleure une masse de calcaire rouge et spathique de plus de 50 mètres de large; à la surface apparaissent de petits filets de minerais qui ont été l'objet de quelques travaux superficiels à une date assez récente, il y a quinze ou vingt ans; on reconnaît également des traces de travaux plus anciens; les fouilles irrégulières et peu continues ne paraissent pas avoir dépassé une dizaine de mètres, le minerai s'épuise rapidement en profondeur.

Un peu plus bas,' au quartier de la Bouche, est une tranchée profonde dirigée nord-sud suivie d'une descenderie raide et irrégulière en divers sens, où on a travaillé il y a douze ou quinze ans; cette «tranchée est creusée dans un affleurement de roches rouges et spathiques qui se rapproche vers Larcat, de la lisière nord de la bande calcaire et paraît perpendiculaire à la direction générale des principaux filons. A l'entrée, le minerai avait 1 mètre, il s'est perdu en profondeur et aux avancées, soit vers le sud, soit vers le nord, et a été remplacé par des terres grasses et des argiles bleuâtres stériles. A 50 mètres en-dessous sont les anciennes mines de Piourgas, abandonnées depuis quatre-vingts ans; elles présentent un grand trou aplati, affleurant à la surface, de ro mètres de long, 3 à Li mètres de large et autant de profondeur; le toit est une roche rouge saccharoïde spathique ; au front et sur la droite est, dit-on, une galerie éboulée d'une cinquantaine de mètres qui va rejoindre un ancien trou situé plus à droite. A 20 mètres au nord-est est un second vide analogue communiquant avec le précédent. Tout le plateau de Piourgas paraît rempli de trous en partie comblés, annonçant une ancienne exploitation très-active. A peu de distance est, à un niveau inférieur d'environ 5o mètres,

l'ouverture d'une ancienne mine dite le Gros-Minier ou minier de Bernadac précédée d'une tranchée ou place de mine.