Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 79]

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CONCLUSIONS.

EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.

surtout pendant les premières années de l'exploitation. Ce n'est pas, selon nous sur de telles bases qu'un projet vraiment

praticable peut être édifié. Il faut, de toute nécessité, introduire parmi les données du problème la condition qu'un minimum de superficie pourra être acquis par voie d'expropriation. La question alors se simplifiera singulièrement, et l'étudé des environs de Paris fera connaître, sans nul doute,

à une distance raisonnable, des terrains dans des conditions d'altitude et de constitution qui permettront d'y répandre l'eau à un prix acceptable.

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les eaux d'une grande ville, la totalité de l'engrais ne peut être consommée qu'a la condition d'être exportée dans un rayon étendu. Ces conclusions défavorables ne s'appliquent bien évidemment qu'aux ingrédients chimiques essayés jusqu'à ce jour. Il n'est point dit que quelque autre substance, encore incon-

nue, ne sera pas susceptible de résoudre le problème d'une manière satisfaisante, et à ce point de vue le champ reste ouvert aux expériences. Toutefois, il faut bien le reconnaître, un tel ensemble de résultats négatifs constitue une forte présomption contre cette classe de procédés, et la prudence ne permet guère d'espérer le succès dans une voie où tant de tentatives ont déjà échoué. En Angleterre, toutes les entreprises qui se sont fondées

en vue d'appliquer un traitement chimique, après avoir subi des pertes considérables, ont successivement discontinué leurs opérations, et dans ce pays où l'on n'abandonne

CONCL USIONS.

En résumé, les procédés chimiques appliqués à l'épuration des eaux d'égout ont constamment présenté jusqu'ici les inconvénients ci-après 1.° Ils nécessitent des manipulations qui affectent plus ou

moins la salubrité du voisinage. Le curage des bassins de dépôt et la dessiccation des boues sont, en effet, accompagnés d'odeurs qu'il paraît à peu près impossible d'éviter

pas facilement une idée qu'on a crue juste, on a cependant renoncé complétement à celle-là. De plus, en Belgique, où l'on s'est livré à une longue et consciencieuse enquête sur la question, et où les propositions séduisantes n'ont pas manqué pour l'application des procédés chimi-

ques, on est arrivé exactement aux mêmes conclusions qu'en Angleterre.

quand on opère en grand; 20 La séparation des matières n'est jamais complète :

En regard de tous ces faits, on n'en oppose qu'un : celui des essais de la ville de Paris, au sujet desquels on assure que la salubrité n'est pas compromise, que la méthode est

il subsiste toujours en grande quantité dans les

eaux

simple et expéditive, et que le résultat commercial est avan-

vannes, soit à l'état de suspension, soit surtout à l'état de

tageux. Mais, d'abord, ce sont des essais, c'est-à-dire des

dissolution, des principes fertilisants qui .sont une cause de

corruption pour les cours d'eau en même temps qu'une perte pour l'agriculture ; 50 La valeur commerciale de l'engrais obtenu est inférieure à son prix de revient, sinon au lieu même de production, du moins à quelque distance ; or quand on traite

opérations où la sanction de la pratique en grand a manqué. Ensuite, au point du vue financier, on ne peut absolument rien conclure des résultats obtenus à Clichy : car la valeur

vénale de l'engrais est, à ce jour, absolument inconnue; on aperçoit seulement dès à présent qu'on ne vendrait pas

plus de di francs ce qui en coûte 19. Sous le rapport