Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 21]

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NOTICE sun P. BERTHIER.

NOTICE SUR P. BERTHIER.

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à des méthodes qui seraient plus exactes, mais aussi plus compliquées.

Chimie.

Publications d'ensemble.

Les premiers travaux de Berthier portent principalement sur des études chimiques ; telles sont celles sur les sulfates, chlorures et phosphates qu'il publia en i 8o7. En outre, en poursuivant les nombreuses recherches dont il vient d'être rendu compte, Berthier a imaginé divers procédés de séparation ou de dosage, dont plusieurs se distinguent par leur simplicité ou par leur élégance. On se bornera à rappeler ici ses méthodes pour déterminer le pouvoir calorifique des combustibles, pour faire les essais de minerai de fer et pour doser le carbone et le silicium dans les fontes et les aciers ; les procédés qu'il a pro; le parti qu'il posés pour préparer le titane et la zircone sulfureux et des sulfites alcalins pour a su tirer de l'acide

la séparation de certains corps; enfin ses études sur les oxysulfures, dont il a fait connaître l'existence. On peut encore citer le procédé par lequel on sépare l'acide phosphorique, en le précipitant avec du peroxyde de fer en grand excès. Préalablement à toute opération chimique; il ne manquait jamais de recourir à des lavages par lévigation, opérations dans lesquelles il excellait, pour chercher à isoler les diverses espèces minérales, qui sont si souvent en mélange intime. Ce qui caractérise les méthodes de Berthier, ce n'est pas la délicatesse ni la rigueur, mais surtout la simplicité et la rapidité. Elles s'adressent spécialement aux ingénieurs et aux industriels, et ont l'avantage de pouvoir être employées partout, même dans les pays les plus reculés, de préférence (*) Annales des mines, 3' série., t. V, p. 451, 1854.

Berthier a dignement couronné la publication de ses nombreux mémoires, parsemés de tant de découvertes, par

un ouvrage d'ensemble, le Traité des essais par la voie sèche (s).

L'art de reconnaître par cette voie, la présence et la proportion d'un ou de plusieurs corps utiles ne présente pas seulement des avantages par la rapidité des procédés, mais

aussi à cause de leur extrême analogie avec ceux de la métallurgie des ateliers, dont ils éclairent, à peu de frais, certaines opérations. Le grand travail de Berthier, avant tout remarquable par

la richesse des faits qu'il contient, ne l'est pas moins par l'ordre dans lequel ils sont groupés, ainsi que par la concision avec laquelle ils sont exposés. Le premier volume n'est pas seulement rceuvre d'un chi-

miste éminent, mais aussi d'un esprit large et élevé, qui a profondément étudié toutes les sciences se rattachant, de près ou de loin, à ses études habituelles. Dans toutes les parties de cette coordination si considérable, on trouve une foule de faits inédits, ainsi qu'on peut s'en convaincre, en lisant les principaux chapitres, tels que ceux relatifs aux silicates ou aux minéraux du fer ; on apprécie d'autant plus l'utilité de cette mine féconde qu'on l'exploite plus profondément. Il est superflu d'entrer dans plus de détails sur cet important ouvrage, qui est immédiatement devenu classique dans toute l'Europe ("). Berthier avait rédigé, et à peu près terminé, sur la voie

Annales

de chimie et de physique. T. L, p. 362, 1852. Sur quelques séparations opérées au moyen de l'acide sulfureux Annales des mines, h' série, t. II, ou de sulfites alcalins.

rendu et d'une appréciation de la part de M. Chevreul, dans le

J). 126, 1842.

Journal des savants, t. XXI.

(1 a vol. in-8°, Paris, '854.

(**) Lors de sa publication, cet ouvrage a été l'objet d'un compte