Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 20]

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NOTICE SUR P. BERTHIER.

Bien d'autres parties de la métallurgie du fer doivent à Berthier des perfectionnements notables.

Dès 1814, à l'époque oit se faisaient, chez un maître de forges distingué, M. Aubertot, les premiers essais pour employer la flamme perdue des hauts-fourneaux et des oyers de forges, 'Berthier examina les procédés -employés,

et, après avoir reconnu leur explication théorique, il en proposa le perfectionnement (*). C'est seulement une vingtaine d'années plus tard, que l'on reconnut toute portance de cet emploi de la chaleur, si longtemps perdue, dans l'industrie du fer ; on sait combien cet emploi est maintenant devenu général. Berthier rechercha aussi la cause de l'avantage qu'a l'air chaud sur l'air froid, dans les hauts-fourneaux ; il l'attribua

à ce que la combustion s'opère à la partie inférieure de l'ouvrage, dans un espace plus resserré et d'une manière plus complète qu'avec l'air froid. les minerais En examinant la manière dont se réduisent de fer, à mesure qu'ils descendent dans les régions basses des hauts-fourneaux (55), Berthier arrivait à certains aperçus, que les travaux d'Ébelmen devaient si bien éclaircir plus

tard. En outre, la pureté et la mollesse du fer obtenu par cémentation ne lui avaient pas échappé, non plus que son analogie avec l'éponge de platine, et l'on sait que le procédé Chenot repose sur des notions de ce genre. Déjà, en i8o8, Berthier montra le parti avantageux que l'on peut tirer des scories d'affinage au bois, en les faisant passer au hait-fourneau (555), et il indiquait les différentes substances qui peuvent leur servir de fondants. (*) Sur plusieurs procédés imaginés pour employer la flamme perdue des hauts fourneaux, des foyer S de forges, etc. Journal des mines, t. XXXV, p. 375, i8itt. (**) Annales des mines, 2e série, t. XIII, p. 715, 1838. (***) Journal des mines, t. XXIII, p. 177, 1808. Annalesdesmines, série, t. VII, p. 577, 1822.

NOTICE SUR P. EERTIHEB.

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L'analyse des scories qui proviennent de l'affinage de la fonte par la méthode anglaise, et dont il reconnaît les états de saturation, conduisit aussi Berthier à des conséquences très-utiles, en montrant que le phosphore de la fonte passe, en grande proportion, dans les scories, à l'état d'acide phosphorique (5).

Dans d'autres études, Berthier était arrivé à un résultat non moins utile, en signalant la présence du sulfure de calcium dans certains laitiers, et en montrant, par conséquent, comment une addition de chaux au lit de fusion peut exercer une influence très-favorable, dans le traitement des minerais sulfureux.

Enfin, les procédés nouveaux que Berthier a imaginés 'pour analyser les fontes et les aciers, notamment par' l'emploi du brome et de l'iode, doivent également être mentionnés comme services rendus à la sidérurgie. La métallurgie du plomb, du cuivre, de l'étain, de l'antimoine et d'autres métaux a aussi été éclairée par de nombreuses analyses de Berthier. Dans le but de perfectionner les moyens d'essai, par la voie sèche, des' substances métalliques, et d'expliquer certaines opérations industrielles, il a recherché directement quelle est l'action des alcalis, des terres alcalines, ainsi que de la litharge sur quelques sulfures métalliques (55), notamment sur ceux des métaux utiles, plomb, cuivre, mercure,

zinc, étain, antimoine et fer. Entre autres résultats, il en conclut l'avantage de surcharger aussi les laitiers de chaux., quand on traite des minerais phosphoreux. C'est ainsi qu'il éclaire les synthèse.

opérations métallurgiques par une véritable

(*) Annales des mines, i" série, t. IX, p. 795, 1824. (**) Annales des mines, 2` série, t. I, p. 25, 1827; t. If, p. 385, 1827.