Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 7]

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NOTICE SUR P. BERTHIER.

divers gisements, n'intéresse pas moins le minéralogiste et le géologue que le métallurgiste. Le fer spathique avait été longtemps considéré comme de la chaux carbonatée mélangée d'oxyde de fer, à raison des similitudes de forme cristalline et de clivage; Berthier confirma qu'il constitue une espèce particulière, le fer carbonaté. En outre, après avoir annoncé, dès 18o8, la présence presque constante du manganèse dans cette sorte de minerai (*) , il appelait plus tard l'attention ( en 1826) sur la cause pour laquelle le fer spathique, par suite de sa teneur en manganèse, est spécialement propre à la fabrication des fontes à acier (**) ; en même temps il montrait l'avantage que l'on trouve à fondre des minerais très-manganésifères. On sait que ces principes se trouvent aujourd'hui de plus en plus constatés, et que, lorsqu'il s'agit d'obtenir des fontes destinées à la fabrication de l'acier Bessemer, on cherche à introduire de l'oxyde de manganèse dans les minerais qui n'en contiennent pas en quantité suffisante.

Pour ce sujet, comme pour bien d'autres, les vues de

NOTICE SUB P. BERTHIER.

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Après avoir analysé un très-grand nombre de ces mine-

rais de fer, Berthier constata plusieurs faits importants relatifs à leur constitution. Il reconnut que le fer carbonaté des houillères, auquel il proposa de donner le nom de fer carbonaté argileux, renferme habituellement un corps, dont les caractères extérieurs ne peuvent faire soupçonner la présence, l'acide phosphorique, qui même s'y trouve souvent en forte proportion. Il est juste de rappeler que la présence de ce même corps avait déjà été reconnue, treize ans auparavant, par Vauquelin, dans une autre sorte de minerai de fer, la limonite de la Bourgogne et de la FrancheComté. En même temps, .cette longue série d'analyses faisait ressortir dans quelles proportions variables le minerai des houillères renferme les carbonates de fer, de manganèse, de magnésie et de chaux, ainsi que l'argile, le sable quartzeux et la substance charbonneuse. On croyait que ce fer carbonaté argileux était l'apanage du terrain houiller, lorsque Berthier en fit connaître la présence dans un terrain beaucoup plus récent, à Pourrait'

Berthier continuent à servir, chaque jour, de guide. Depuis longtemps, on avait remarqué, sous le nom de

(Yonne), où il est associé aux bancs d'ocre que l'on y exploite depuis longtemps, et où il se présente avec la

mine douce, un minerai qui paraissait provenir d'une décomposition du fer spathique. En vérifiant le fait, Berthier vit que la décomposition a été accompagnée de l'élimination de la magnésie, que le fer spathique devait primitivement contenir. En 1819, au moment où les grands résultats obtenus par

structure oolithique. Le minerai de fer magnétique de Chamoison, en Valais,

l'Angleterre dans la fabrication du fer, commençaient à attirer sérieusement l'attention du continent, et où des essais en grand étaient tentés dans le nord de la France,

Berthier constata que le fer y est au minimum d'oxydation, associé à de l'alumine, de la silice et de l'eau, de manière à constituer une espèce nouvelle, à laquelle il donna le nom de chamoisite (*). Plus tard, Berthier reconnut une composition assez ana-

à Anzin, Berthier fit une étude très-approfondie de la com-

position des minerais de fer que renferment les bassins houillers de notre pays (***).

attira aussi son attention, à raison de la forte action qu'il exerce sur le barreau aimanté. Quoiqu'il diffère notablement

de l'espèce désignée sous le nom d'oxyde magnétique,

logue à cette dernière dans un autre minerai magnétique

(*) Journal des mines, t. XXIII, p. i86, '808.

provenant des houillères de la France. Annales des mines, 1" série,

(**) Annales des mines, i" série, t. XIIE, p. ioo, 1826. (***) Essais et analyses d'un grand nombre de minerais de fer

t. 1V, p. 569, 1819.

(') Annales des mines, i" série, T. V, p. 593, 1820.