Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 6]

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NOTICE SUR P. BERTHIER.

NOTICE SUR P. BERTHIER.

fesseur honoraire, et en même temps, Ébehnen fut désigné pour lui succéder. Enfin Berthier fut admis à faire valoir ses droits à la retraite, par un arrêté du 22 mars 1848; il avait atteint la limite d'âge,. qu'un récent décret venait de fixer à soixante-cinq ans. Néanmoins, sur la demande de M. Dufrénoy, directeur de l'Ecole, et en raison des services exceptionnels qu'il avait rendus, son laboratoire lui fut conservé.

transportés dans sa ville natale-, auprès de ceux de ses parents, pour lesquels il avait toujours montré une vive affection.

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Pour donner une idée, au moins sommaire, de découvertes aussi nombreuses et aussi diverses que celles dont la science et l'industrie sont redevables à Berthier, il convient, non de suivre l'ordre chronologique, suivant lequel elles se sont succédé, mais de les grouper, d'après la nature des sujets auxquels elles se rattachent. A ce point de vue, le sujet a été partagé en sept parties minéralogie ; géologie ; cendres des végétaux et terre végétale; phosphates et diffusion du phosphore; minéralurgie; chimie; publication d'ensemble.

Chevalier de la Légion d'honneur, depuis le 28 no-

vembre 1828, Berthier avait été promu, le Io janvier 1835, au grade d'officier du même ordre.. En 1825, lorsque la mort de Ramond laissa une place vacante à l'Académie des sciences, dans la section de minéralogie, Berthier, alors âgé de trente-sept ans, occupait un rang des plus distingués parmi les savants. Cependant, craignant, corrime toujours, de se produire, ce fut avec beaucoup de peine qu'il consentit à se mettre sur les rangs ;

Minéralogie.

Ce sont les minéraux utiles, métalliques ou pierreux,, qui

ne fallut rien moins que les instances d'Arago, qui le connaissait d'ancienne date et dont l'appui, comme ton.-jours, était acquis au véritable mérite, pour le décider

ont toujours le plus particulièrement attiré l'attention de Berthier.

Aussi les minerais de fer occupent-ils une place importante dans ses recherches. Après avoir montré que ceux que l'on désignait sous le nom de fer hydraté, constituent réellement une espèce, dans laquelle la proportion d'eau est constante, si l'on fait la déduction des substances étrangères, il a décelé et caractérisé les mélanges auxquels cet oxyde hydraté se trouve le plus ordinairement associé. C'est ainsi que clans les minerais dits en grains, il signala le premier, entre autres substances mélangées, un alumino- silicate de fer magnétique, du fer carbonaté oolithique, du fer titane en grains cristallins, et l'hydrate d'alumine, substance qu'il découvrit plus tard isolée et en masses considérables (*). Il est à peine nécessaire de remarquer que la connaissance des compagnons habituels des minerais de fer, dans leurs

à surmonter sa répugnance et à faire les démarches d'usage. Il fut élu le 16 juillet 1825; il avait pour principal concurrent, un de ses collègues du Corps des Mines, de Bonnard, qui, plus tard, fut nommé académicien

libre. Plusieurs années avant sa mort, vers le milieu de 1858, l'activité de Berthier fut arrêtée par un accident. Un jour il regagnait son domicile, lorsque, aux abords du Louvre, il fut renversé par une voiture ; on le releva sans blessure,

mais frappé d'une paralysie, qui s'empara d'un côté du

corps. Depuis lors, il ne quitta plus son appartement et dut renoncer à ses travaux de laboratoire, sans que sa vivacité d'esprit se fût sensiblement affaiblie. Il se consolait en rece-dant les visites d'anciens élèves qu'il affectionnait, et en s'entretenant avec eux. Il succomba le 24 août 1861, à l'âge de soixante-dix-neuf ans. Suivant son désir, ses restes furent

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(*) Sur la composition des minerais de fer en grains, Annales -

des mines, 9.° série, t. III, p. Éli, 0328,