Annales des Mines (1865, série 6, volume 8) [Image 238]

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TERRAINS.

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CEYUE DE GÉOLOGIE.

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plus, les faits observés en Silésie lui paraissent confirmer l'opinion

animal. Cet ossement présente des caractères qui semblent indiquer une certaine affinité avec les marsupiaux. Il n'est guère probable, d'après cela, que le Dinotherium fût, comme l'avaient pensé Buck-

déjà émise par lui, que l'ambre est bien une résine secrétée par des conifères. Il annonce, en outre, la prochaine publication d'un travail sur la flore fossile de cette formation.

land et de Bl ai nv il le, un animal vivant habituellement dans les lacs et y trouvant sa pâture. D'ailleurs les incisions profondes et les bords tranchants de ses molaires prouvent que les végétaux qui lui servaient de nourriture devaient offrir une résistance plus grande que celle des racines, des tiges ou des feuilles des plantes lacustres.

France. M. T o ur n ou er (i) a continué ses études sur les terrains tertiaires moyens de l'Aquitaine; il rapproche les couches à Natica crassatina du terrain nummulitique, en insistant sur les caractères paléontologiques de cet étage qui se relie à la fois à l'éocène et au miocène sans pourtant se confondre avec aucun d'eux. M. Pellat (s) a publié une note sur les falaises de Biarritz; il n'accepte pas les conclusions de M. T o ur nouer, et s'occupe de préciser les différents niveaux fossilifères de cette localité, où il établit deux grandes divisions bien tranchées.

Autriche. On a trouvé (3), dans les lignites de Hart, prés de Gloggritz, au sud de Vienne, un crâne bien conservé d'un suilien, l'Hyotherium Meissneri. Cette découverte prouve que le lignite du Hart est du même âge que les dépôts marins néogènes du bassin de Vienne. On a aussi rencontré, dans le charbon de terre de Lukawitz en Bohême, une dent canine d'Antbracotherium magnum. M. Suess remarque que ce fait, joint aux observations de M. Jokély, prouve

que ce charbon appartient à la période oligocène, et est

contem-

porain de ceux de Solzka , en Carniole, de Zovencedo, en Vénétie, et de Monte-Promina, en Dalmatie.

Baltique et Silésie. Le gisement et l'origine de l'ambre ont été,

en '843, l'objet d'un premier travail de M. Gô p pert. Depuis, ce savant a continué ses études sur l'ambre de la Baltique et sur celui de Silésie (4) qu'il place tous les deux dans le terrain miocène. De

Pliocène. Angleterre. On a trouvé à Bridlington, sur la côte du Yorkshire, par 54 degrés latitude nord, un dépôt tertiaire pliocène qui parait un peu plus récent que le crag de Norwich (r). La composition de ce dépôt est hétérogène; il est formé de sable et d'argile, avec des galets de roches diverses, parmi lesquelles la craie et le silex dominent. M. Woodward a porté à 64 le nombre total des espèces fossiles contenues dans ce dépôt ; Li seulement sont aujourd'hui éteintes (Natica occlusa, Cardita analis, Nucula Cobboldi, Tellina obliqua); la proportion d'espèces disparues est donc seulement de 6 p. m.. Des 614 coquilles, 36 sont communes au crag de Norwich, et 19 spéciales à Bridlington.

Ce qu'il y a de fort remarquable, c'est que sur les 60 espèces qui restent après l'enlèvement des formes éteintes, il y en a 30 qui habitent aujourd'hui les régions arctiques et ne descendent jamais jusqu'aux côtes d'Angleterre. Le froid a donc dû venir graduellement,

commencer lorsque le crag blanc était déjà déposé, augmenter pendant la période du crag rouge, et croître encore pendant celle de la formation de Norwich, durant laquelle il a pu y avoir des oscillations dans la température; le refroidissement semble d'ailleurs avoir atteint son maximum, et comme intensité et comme étendue, lors de la période post-pliocène.

Classification ;,,,,énérale du_ terrain tertiaire. En 1839, M. L y ell avait proposé le terme pleistocène comme abréviation pour pliocène supérieur, et cette expression s'était bientôt répandue, M. Forb es l'ayant adoptée dans son grand ouvrage sur là faune et la flore fossiles des îles Britanniques. Toutefois M. Forb es Pnvait appliquée, non pas au vrai pliocène supé-

rieur, mais aux couches post-tertiaires; comme Sir Char les Ly el 1 leur donne aujourd'hui le nom de postpliocène, pour éviter

(t) I3ulletin de la Société géologique de France, XX, 649. Bulletin de la Société géologique de France, XX, 670. Institution géologique de Vienne, 1863. Zeits. d. deut. Geol. Ges., XVI, lus.

(t) L y ell. Elements of Geology, 198.