Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 103]

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149 Lr EXPÉRIENCE SUR LA LOCOMOTIVE A QUATRE CYLINDRES

minée, des pertes de force résultant du refroidissement de la vapeur et de la présence de l'eau qu'elle tient en suspension, des frottements du mécanisme et de la force nécessaire pour faire mouvoir la distribution ; il faut également signaler la détente de la vapeur qui, en donnant une économie, réduit cependant la puissance de traction. Enfin la tension de la vapeur dans la chaudière ne peut pas toujours être maintenue au maximum; la locomotive doit être en état de remorquer son train avec une tension plus faible que celle à laquelle la vapeur s'échappe par les soupapes. Sur une rampe de o,o18, l'influence de la gravité coni

porte déjà un effort de 18 kilog. par tonne remorquée, y compris le poids de la locomotive. Le frottement, qui, en

ligne droite et avec un bon graissage, est de 4 kilog, environ par tonne, doit s'estimer ici, à cause des courbes, à 6 kilog., soit en tout 24 kilog. par tonne. L'effort de traction dans l'expérience qui nous occupe était donc :

Pour le train Pour la locomotive..

.

250 t. 6o t.

Total.

24 k. = 6.0oo k. 24 k. = 1.440 7.440 k.

c'est-à-dire o,555 de l'effort maximum théorique que nous avons indiqué tout à l'heure être de 15.200 kilog. Cet effort de 7.440 kilog. est le 1/8 du poids du moteur (5e. 700 kilog. avec son approvisionnement complet); il est les 2/15 du poids de 56 tonnes de la locomotive ayant déjà marché.

Les conditions d'adhérence étant comprises entre le 1/7 et le 1/8 sont très-bonnes ; aussi la locomotive n'a-t-elle pas patiné. Il est évident, d'après ces calculs, que cette locomotive serait en état de remorquer une charge plus grande que celle qui lui a été donnée, mais il a paru convenable de rester dans une prudente limite.

EN A. DOUZE ROUES couvres un eugyirN D4 Fqi uu NORD.

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L'expérience, au reste, n'avait pas pour but de constater le maximum de la puissance de la locomotive, mais de voir comment, avec une charge raisonnable, elle se comportait dans des courbes d'un petit rayon.

La locomotive à .six essieux couplés n'a point circulé dans la courbe de 8o mètres de rayon. Le service dans cette

courbe et dans les courbes analogues qui existent dans l'usine de Chauny appartenant à la même compagnie, est fait par la compagnie du Nord avec des locomotives de fortes rampes, montées sur quatre essieux couplés, dont l'écartement est de 5",8o pour les essieux extrêmes. Ce service se fait tous les jours sans inconvénient. Il est trèsprobable que si on avait quelque intéot à faire circuler les locomotives à six essieux couplés dans des courbes d'un aussi faible rayon, on y parviendrait en augmentant le jeu déjà existant aux deux essieux extrêmes et en donnant du jeu aux deux' essieux du milieu.