Annales des Mines (1863, série 6, volume 3) [Image 182]

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FOURS A CUVE,

arrivera presque constamment, ou que les matières centrales seront trop fortement chauffées, ou que celles des bords le seront trop peu. Au fond, cependant, l'inconvénient est très-peu grave lorsqu'on cuit de la chaux pure et grasse qui est entièrement infusible ; mais il n'en est plus de même pour la chaux argilo-siliceuse , et surtout les minerais carbonatés houillers qui peuvent se scarifier. Dans ce dernier cas la forme circulaire est décidément vicieuse, lorsqu'on veut atteindre, pour une hauteur de four donnée,

de très-fortes productions; car il faut alors agrandir outre mesure les sections transversales, d'où résulte une inégalité toujours plus grande entre la marche des parties centrales et celle des masses voisines de la circonférence ; aussi, lorsque le diamètre maximum des fourneaux doit dépasser 2 mètres, il vaut alors mieux remplacer le cercle par un ovale très-allongé, ou plutôt par un rectangle à côtés étroits plus ou moins arqués : c'est en effet la forme adoptée dans le pays de Galles, pour les fours de grillage des minerais de fer, et, dans le Forez, pour les fours à chaux hydraulique; tandis que, sur les bords de la basse Loire, les énormes fours à chaux grasse, destinée aux agriculteurs, sont tou encore à section circulaire comme les hauts fourneaux à fer. Dans le pays de Galles, pour des hauteurs de 6 à 7 mètres, les fours de grillage ont un gueulard rectangulaire à angles arrondis, de 3 mètres de large sur 8 à 9 mètres de longueur. Leur production par 24 heures est alors de 70 tonnes, avec une consommation en houille menue de 5 p. 100 Dans le Forez, à Sury et Andrézieux , les fours rectangu-

laires ont partout remplacé les anciens fours coniques; ils

ont, au gueulard, 5 à 5 mètres de longueur sur 1 mètre

de largeur (1. Dans les fours à tuyères ( hauts fourneaux, demi-hauts(*) État pré.sent de la métallurgie du fer en Angleterre, p. la8, (") Description géologique de la Loire, p. 677.

A SECTION RECTANGULAIRE OU OVALE.

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fourneaux et fours à manche), la section circulaire a aussi ses défauts. On sait depuis longtemps que, dans les hauts fourneaux à fer, les gaz ont une tendance naturelle à suivre les parois de la cuve, et l'on sait aussi que la colonne centrale, comme dans les fours à chaux, descend plus vite que les parties voisines du bord. Ainsi, les fragments les moins exposés aux agents réducteurs descendent précisément avec le maximum de vitesse. De 14 une irrégularité de marche qui peut occasionnel' des embarras assez graves, lorsque les minerais sont peu réductibles (1. Et nécessairement, ici encore, la discordance s'accroît avec le rayon du cercle. D'un autre côté la production est limitée par les dimensions de la cuve; les oxydes ne se réduisent pas instantanément; ils doivent séjourner un certain temps au milieu des gaz réducteurs; si donc on veut une production élevée, il faut nécessairement des cuves volumineuses; par suite, au delà de certaines limites, les fours à sections allongées devront être préférés aux cuves circulaires, et, pour avoir néanmoins

une température uniforme dans toutes les parties de l'ouvrage, il faudra y porter le vent par une série de tuyères parallèles. C'est ainsi qu'à Fahlue et à Atvida, en Suède, le chimiste Gahn , et après lui le métallurgiste bredberg , 9J-4 peu à peu élargi, transversalement à, la direction du vent, les demi-hauts fourneaux pour 'nattes de cuivre, et augmenté proportionnellement le nombre des tuyères ("). D'une seule tuyère, placée dans la paroi de fond, on est arrivé

successivement à deux, trois, quatre, puis cinq tuyères parallèles. La section de l'ouvrage, au niveau des tuyères, est, dans ce dernier cas, un rectangle de orn,8o sur ",5o à i,80. C'est là, à ma connaissance, le premier exemple de fours à tuyères à section allongée. Mais dans ces derniers temps on est allé plus loin. Vers 1 85o, un sieur Ch. Alger a pris () État présent de la métallurgie en Angleterre, p. 1351,:, (**) Journal d'EtImann, tome III, p.