Annales des Mines (1862, série 6, volume 1) [Image 139]

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FUSION DE L'ACIER

AU FOUR A RÉvEaulm.

Le lendemain 17 janvier, le lingot fut démoulé. 11 avait rempli toute la partie cylindro-conique de la lingotière, et de plus ox., 5 du goulot cylindrique. La surface n'était pas unie, mais couverte de rugosités et de cavités, dues aux

aspérités de la croûte de laitier dans laquelle il s'était solidifié. Mais ces rugosités et cavités n'étaient pas pro-

fondes, et ne communiquaient nullement avec les bulles pouvant exister dans l'intérieur du lingot. Elles ne devaient point nuire au martelage, qui en aurait fait disparaître la majeure partie. kiL

.

.

464 402,5

Perte correspondant au volume en litres.

.

61,5

Le poids du lingot fut trouvé de

Pesé dans l'eau, il accusa un poids de. 464

D'où la densité = 6i,5 = 7.544.

Cette densité, supérieure à Celle de presque tous les lingots obtenus au creuset, démontre que ce lingot était compacte et renfermait très-peu de bulles. En effet, la densité de l'acier fondu massif et écroui est de 8,o15. La différence de 0,469 entre cette densité et celle du lingot, n'accuse que 5,8 pour ioo de vides dans la masse 4611 Outre le lingot principal pesant tombé en coulant et On a recueilli des fragments d'acier un très-petit fond de poche pesant ensemble 77 o Petit lingot d'essai 545 Total de l'acier retiré du four l'acier D'où l'on trouve par différence pour le déchet et

resté dans le four Total égal à la mise

600

Comme le déchet provenant de la rouille et de l' oxydation

-des limes a dû être au moins de 5 pour ioo, on voit qu'il serait resté dans le four et dans le laitier à l'état de grenailles moins de 4o kil. d'acier, quantité très-faible pour une première fusion, et qui dénote une bonne construction

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et une absence à peu près complète d'infiltration dans la sole. En conséquence nous résolûmes d'exécuter sur cette même sole les fusions auxquelles devaient assister MM. le colonel Treuille de Beaulieu et le capitaine Caron.

Le petit lingot d'essai pris dans la coulée ne se trouva peser que 2 kil, et trop court pour être régulièrement étiré.

L'essai ayant été pris tout à fait à la fin de la coulée, on n'avait guère recueilli que du laitier, qui avait rempli toute

la partie supérieure de la petite lingotière. Pour essayer d'étirer ce petit lingot, on fut obligé de le couper à chaud à la tranche en deux parties, par le milieu de sa base. Une des moitiés fut forgée à la température rouge, elle s'étira sans crique,r sur les trois côtés formés par la croûte extérieure. Mais il se forma des criques sur la face coupée à la tranche. On put néanmoins en étirer un petit burin qui prit une très-grande dureté à la trempe.

L'acier de cette fusion paraît plus carburé et plus dur que celui de la première, qui offrait tous les caractères d'un acier très-doux. Cette différence peut provenir soit de ce que les limes de la première fusion étant plus oxydées ont été plus décarburées par l'action de l'oxyde pendant le réchauffage et pendant la fusion, soit de ce que les limes de la seconde fusion avaient été cassées à la main à froid, en rejetant celles qui ne se brisaient pas, et qui étaient par conséquent les moins dures. Les limes de la première fusion n'ayant été ni triées ni cassées, ont pu renfermer un certain nombre de morceaux décarburés par de nombreux

retaillages, ou même des limes en fer trempé au paquet, que l'on fabrique sur une assez grande échelle, et dont le noyau reste toujours ferreux. Nous ne pensons pas que le poussier de charbon au milieu duquel les limes de la seconde fusion avaient été réchauffées et qui a été chargé avec elles dans le four ait pu les sur-cémenter. En effet, ces limes ne

sont restées que quatre heures dans les cornues, temps insuffisant pour une cémentation même superficielle, el