Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 171]

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50^ verses exploitations du centre et du midi de la France, au Creuzot, à Aubin, etc .... Nous mentionnerons encore ici, moins comme méthode d'exploitation proprement dit que comme moyen d'abatage, le système établi récemment dans la mine de sel de Varangeville (Meurthe), par les soins de M. l'ingénieur Pfetsch. Ce système consiste à substituer l'action dissolvante de l'eau au travail du pic pour faire les entailles dans les chantiers. L'eau douce est distribuée sur les divers points au moyen d'un réseau de conDE L'EXPLOITATION DES MINES.

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PROGRÈS RÉGENTS

et du midi de la France. Ces couches présentent des difficultés

sérieuses, pour arriver à un enlèvement à peu près complet du charbon et pour éviter les incendies spontanés. Le moyen le plus sûr de satisfaire à la fois à ces deux conditions paraît être d'employer des remblais sur une large échelle, et ce moyen se répand chaque jour davantage, malgré la dépense assez importante qui en résulte.

Le mode de travail devra consister en général à diviser la masse à exploiter soit en étages horizontaux d'une certaine hauteur, soit, pour les couches peu inclinées et nettement stra-

duites en fonte fixées vers le toit des galeries.Elle jaillit contre la masse et creuse de chaque côté du chantier une entaille étroite

tifiées, en étages parallèles à la stratification. Ces étages seront exploités successivement en commençant par les étages supé-

dont le maximum de profondeur se trouve au point même d'arrivée de l'eau et le minimum vers la sole de la galerie.

rieurs; mais chacun d'eux sera pris au moyen d'une série de tranches superposées exploitées avec remblai en commençant par les tranches inférieures. Chaque tranche aura le plus sou-

L'eau saturée se rend au puisard d'où elle est reprise au moyen

vent une hauteur de s à 3 mètres seulement; quelquefois on ira jusqu'à 5 mètres, mais en prenant la tranche en deux fois. Quant au nombre de tranches d'un étage, il devra être d'autant moindre que le charbon sera plus facilement inflammable,

ou qu'on aura plus d'intérêt à empêcher l'écrasement des piliers. Rarement on donnera à un étage plus d'une vingtaine de mètres de hauteur, et l'on pourra descendre jusqu'à 6 ou 8 mètres à exploiter en trois tranches. Chaque tranche devra être préparée aussi promptement que possible, et dépilée ensuite en battant en retraite à partir de la limite du champ d'exploitation, et, dans le cas d'un ouvrage en travers, de préférence en marchant en chaque point du toit vers le mur plutôt que du mur vers le toit. L'enlèvement de la seconde tranche se fera en montant sur les remblais de la première, et ainsi de suite. On aura soin d'extraire de la mine tous les schistes susceptibles de fermentation, et de ne remblayer qu'avec des matières entièrement dépourvues de cette propriété.

Enfin, dans le cas d'une inflammabilité excessive des charbons, on prendra la précaution de tracer la galerie principale de roulage en dehors du gîte, qu'on rejoindra de distance en distance par des traverses; de manière à parquer un incendie ou un échauffement qui viendrait à se manifester sur un point d'un étage en exploitation, tout en se réservant la possibilité de conserver les chantiers situés au delà de ce point. Tel est le système qui se trouve appliqué aujourd'hui d'une manière très-méthodique et avec beaucoup de succès dans di-

d'une pompe qui l'élève au jour pour être traitée par évaporation. L'introduction de ce système dans la mine de Varangéville a amené une économie considérable dans le prix de revient. Le seul inconvénient est que la production journalière d'un chantier est moins grande qu'avec le travail ordinaire au pic; il faut donc un plus grand développement de chantiers pour une production donnée. Mais c'est là un bien faible inconvénient, lorsque, ainsi qu'il en est à Varangeville, les galeries ne donnent lieu à aucun entretien. Le principe du travail par l'eau a été emprunté par M. Pfetsch aux salines allemandes; mais la forme sous laquelle il l'a em-

ployé, l'application systématique qu'il en a faite à tous les chantiers, lui appartiennent en propre, et constituent un progrès fort important pour l'exploitation du sel gemme.

§ VII. Appareils d'épuisement. J'ai dit précédemment en parlant du fonçage des avaleresses les modifications nombreuses et importantes qu'avaient reçues les appareils d'épuisement employés dans ces travaux. Quant aux appareils établis à demeure pour l'assèchement des mines, ils sont au contraire restés à peu près stationnaires. La machine à vapeur du Cornouailles à moyenne pression, très-large détente et condensation, telle qu'elle a été depuis longtemps étudiée et décrite par M. l'inspecteur général Combes, est encore aujourd'hui le type auquel on a recours,