Annales des Mines (1861, série 5, volume 20) [Image 130]

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ÉTAT PRÉSENT DE LA- MÉTALLURGIE DU FER

rait, et d'autant mieux qu'il y a plus de manganèse dans la fonte : on peut en dire autant du phosphore.

D'après cela, il nous, semble que les meilleures marques d'Écosse pourraient bien tenir leur haut rang d'une certaine dose de manganèse capable de réagir en bien sur la ténacité du produit refondu; avantage classé au second rang peut-être, mais qui n'en est pas moins important quand les fontes d'Écosse entrent dans les moulages mécaniques.

Maintenant est-il besoin, avant de conclure, de répéter que de trop fortes doses de pyrites, une moindre proportion de inanganèse , plus d'acide phosphorique ou de gangue siliceuse dans les minerais conduiraient

nécessairement à des fontes peut-être toujours trèsfusibles et très-molles, mais d'une fluidité moins parfaite et en même temps d'une ténacité insuffisante même pour les moulages les plus communs? L'exemple des analyses 19 et 20 et la note de M. Janoyer le prouvent surabondamment quant à l'influence d'un excès de silice dans les minerais. En résumé C'est à leurs matières premières, c'est-à-dire : 1° à des minerais de teneur élevée et manganésifères, de composition excessivement régulière, d'une parfaite réductibilité ; 2' à des combustibles durs, solides au feu , relativement propres et constants, que les bonnes fonderies d'Écosse doivent la production de fontes douces de deuxième fusion, homogènes et toujours semblables à elles-mêmes. La fluidité de ces fontes à la coulée tient certainement encore pour beaucoup àla nature des matières premières, mais déjà, en partie aussi, au mode de roulement des hauts fourneaux. La fusibilité, la mollesse et surtout la faible ténacité

EN ANGLETERRE.

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des produits écossais nous semblent, au contraire en grande partie, attribuables aux procédés bien plutôt qu'a la nature des matières premières. II. Consommations de matières, main-d'uvre, frais Infériorité des généraux et divers. Si le minerai d'Écosse est gé- houilles d'Écosse comme néralement riche, réductible el fusible, si la houille charbons crus de quelques couches est assez propre, dure et solide au de haut fourneau. feu, il faut rappeler d'abord qu'il n'en est pas de même de tous les charbons de cette contrée. Ils présentent d'ailleurs tous, au point de vue de leur emploi dans les hauts fourneaux, une cause d'infériorité contre laquelle

on a eu à lutter longtemps : nous voulons parler de leur teneur élevée en matières volatiles. Il ne faut pas

perdre de vue ce caractère des charbons d'Écosse, quand

il s'agit d'apprécier les consommations en combustible et surtout les comparer à celle de districts comme le pays de Galles qui dispose de houilles denses et riches en carbone.

Le faible rendement des houilles d'Écosse en coke et d'un coke trop léger pour hauts fourneaux entraînait, avant leur emploi à l'état cru, une consommation élevée dont l'excès provenait surtout des pertes directes de la carbonisation.

Ces conditions, propres à la période antérieure à 183o, étaient peut-être aggravées encore par l'emploi de minerais moins riches que le blackband , la couche dite mushel-blackband étant connue, mais peu exploitée encore : on regardait ce minerai comme trop riche pour faire la base exclusive d'un roulement régulier en fonte douce.

L'air chaud, appliqué d'abord aux hauts fourneaux aiu coke, en concentrant la chaleur dans les régions inférieures, en diminuant la hauteur de la zone oxyTOUE XX, 1861.

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