Annales des Mines (1861, série 5, volume 19) [Image 31]

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FROTTEMENT DE GLISSEMENT.

était de om,80 ; superficie, 400 à 5oo ; pression spécifique, 5.

Dans toutes les expériences, le wagon frottant était placé, sans rien absolument derrière lui, à la suite immédiate d'un grand fourgon à large section débordant celle du wagon frottant, de manière que l'action de l'air fût à peu près tout à fait nulle sur ce dernier. Toutes mes expériences ont d'ailleurs été faites sur la ligne de Saint-Germain, depuis l'embranchement de la ligne de Rouen jusqu'au Vésinet, ligne qui est tout entière sensiblement horizontale et droite. En réalité, cette ligne a, de l'embranchement de Rouen au Vésinet, une pente générale moyenne de o,0005 ; par places et momentanément, sa déclivité, d'ailleurs tantôt dans un sens tantôt dans l'autre, atteint o,001.5, mais sans jamais dépasser ce chiffre. De plus, la voie, tout à fait droite depuis l'embranchement de Rouen jusqu'à Rueil, se courbe un peu, par moments, de Rueil au Vésinet, mais les courbures qu'elle prend sont

toujours très-faibles. Je montrerai plus loin que ces légères déclivités, aussi bien partielles que générales, et ces minimes courbures, sont tout à fait négligeables dans mes expériences. 2.

Instrument de mesure ce la résistance.

L'instrument que j'ai employé pour mesurer la résistance opposée au mouvement, à chaque instant, par

le wagon frottant, était un excellent dynamomètre Morin, du Conservatoire des arts et métiers, à six lames de ressort. Je l'avais fait installer bien solidement dans l'intérieur et au fond du fourgon, de manière que le wagon frottant pût être accroché, directement et sans intermédiaire, sur la barre de traction fixée aux lames de ressort. Un crayon, de position invariable, traçait sur la bande de papier, qui se déroulait lentement, une ligne droite, qui devait être la ligne de terre ou ligne du 0 d'effort. Un second crayon, mo-

bile avec le ressort, devait marquer d'une manière

FROTTEMENT DE GLISSEMENT.

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continue l'extrémité de la flèche indicatrice de la résistance opposée au mouvement par le wagon frottant. Il fallait seulement, pour que l'indication fût bien exacte, que la position relative des deux crayons fût telle que, pour un effort nul, le crayon mobile traçât exactement la même ligne que le crayon fixe; c'est ce dont je m'assurais au commencement et dans le courant de chaque journée d'expérience, en laissant, dans ce but, la barre d'attelage tout à fait libre, même de tout accrochage,

sans traction, et faisant alors rectifier la position du crayon mobile quand on la trouvait un peu dérangée. En fait, il ne fallait pas compter absolument sur l'exactitude parfaite de position relative des deux pointes traçantes des crayons, à cela près d'un millimètre. Bien que, la plupart du temps, un pareil écart ne se produisît pas, néanmoins il se produisait quelquefois pendant les expériences, l'appareil dont je disposais ne comportant pas la certitude d'une précision plus grande.

Il me fallait savoir bien exactement quel était le coefficient de tare du dynamomètre. M. le sous-directeur du Conservatoire me l'avait bien indiqué, mais seulement à titre de coefficient approximatif et sous toute réserve. Il me fallait le connaître tout à fait exactement et avec certitude.

Je l'ai donc déterminé moi-même, avec les précautions les plus minutieuses, en suspendant le dynamomètre et accrochant à sa barre de traction une série successive de poids, d'abord croissants puis décroissants, chacun soigneusement déterminé (1). J'ai reconnu ainsi l'excellence du dynamomètre, dont les flèches, aussi tien en décroissance qu'en croissance, se (I) Cette opération a été faite dans les ateliers du chemin de