Annales des Mines (1860, série 5, volume 18) [Image 334]

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DES M A.CHINES LOCOMOTIVES

A HUIT ROUES COUPLÉES.

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Il n'est pas une ligne dans ce qui précède qui ne prouve que M. Couche n'a ni vu, ni décrit, ni dessiné la disposition dont il parle; car cette disposition, à laquelle il attribue de tels effets, n'existe pas ; elle n'a jamais existé comme il le dit ; aucun des effets qu'il décrit n'a pu être produit. Cependant, il l'a vue ; le doute n'est pas permis à cet égard.

porte-à-faux; il ne peut pas s'en produire. Le poids porté par les deux essieux agit sur chacun comme sur tous les autres, en raison de la distance qui existe entre le centre de gravité du poids intermédiaire et les deux essieux (Pl. VIII,

Il l'a décrite : bien mieux, il a emprunte à un ouvrage, au-

centre de gravité du poids porté par les deux essieux, c'est

quel nous avons participé (I), la description suivante tr En France, on s'était contenté de faire concourir à l'adhérence le premier essieu du tender, par le système des engrenages, mais sans y ajouter, par des bielles d'accouplement, les autres essieux du tender. Cette disposition

a conduit M. Schneider à une modification très-heureuse (c'est celle que notre critique appelle malencontreuse) qui a complété le système Engerth, en l'appropriant tout à fait aux besoins d'exploitation et aux conditions de construction des chemins de fer français. Il a détaché du tender son premier essieu, placé, comme on l'a dit, et', avant du foyer de la machine; il l'a attaché au châssis de la machine et a fait de la partie antérieure du longeron du châssis du tender, deux brancards qui viennent reposer sur le chàssis de la machine, à l'aplomb de sa quatrième paire de roues, comme les brancards d'une charrette, reposant sur un tréteau. Les extrémités de ces deux brancards sont réunies, comme d'habitude,

par une traverse qui porte le boulon d'attelage, et qu'il suffit de démonter lorsqu'on veut séparer le tender de la machine. tt

Après cette citation, M. le professeur nous gourmande dans ces termes : « On retrouve dans ce passage des preuves de la netteté d'idées dont l'auteur fait preuve au sujet des relations qui existent, dans le type de locomotion dont il s'agit, entre la machine et le tender, et il termine : tt ainsi ce n'est pas la machine qui s'appuie sur les longerons du tender, c'est le tender qui s'appuie sur la machine t

Enfin M. Couche a dessiné la disposition dont il parle (Pl. 2, fig. Li, ite livraison de 1859).

Comment donc se fait-il qu'ayant vu, décrit et dessiné l'agencement dont il est question, il DOUS place dans la nécessité de lui faire remarquer qu'il discute sur une disposition complétament imaginaire, et qui n'a jamais existé ! Le châssis du tender vient bien réellement s'appuyer sur les

ressorts du quatrième essieu de la machine, en avant du foyer. Nous affirmons à M. Couche que cela n'est pas une erreur provenant de notre défaut de netteté d'idées, c'est le fait vrai. Le châssis est ainsi enfermé entre ce point d'appui et le support du foyer, de sorte qu'entre les deux essieux (le quatrième de la machine et le premier du tender), il n'y a aucun (t) Guide dis mécanicien, 2° édition, page 279.

fig. 73 et 7à). Or, comme c'est l'essieu du tender qui est le plus éloigné du

celui qui porte la plus faible partie de ce poids. La surcharge se trouve ainsi répartie dans un sens complétement opposé à celui qu'annonce M. Couche, et, nous le répétons, en raison inverse des distances d'application aux roues voisines (quatrième et cinquième paires), c'est-à-dire comme

u,o5 à 0,96, et sans qu'il y ail la moindre analogie avec l'action d'un fléau de romaine dont l'essieu du tender serait le couteau.

Chaque kilogramme de la surcharge, transmise par le support du foyer aux deux essieux entre lesquels il est placé, se distribue donc en 0',68 sur l'essieu de la machine et 0",32 sur

celui du tender, au lieu de 2,2 calculés par M. Couche, comme devant être la charge répartie sur ce dernier essieu, par suite d'un porte-à-faux qui n'a jamais existé que dans son imagination. Était-il vraiment si commode de discuter sur le terrain d'une

erreur aussi grave, dans la critique du type condamné par M. Couche à une transformation immédiate, à cause de la disposition en porte- à- faux et de ses désastreuses conséquences pour la voie el les bandages.

Pour quelle forme de discussion fallait-il opter? Avait-il réellement accepté sans examen les descriptions ou les dessins qu'il a publiés, ou ne les avait-il pas compris? L'une et l'autre suppositions sont inadmissibles dans une discussion loyale. Il y avait donc là une erreur, qui est le simple résultat d'une préoccupation, erreur également incompatible avec le caractère et l'instruction de notre adversaire. Une pareille erreur n'était pas un terrain à choisir en vue du résultat sérieux auquel nous voulions arriVer : celui de démontrer que le type Engerth est aujourd'hui le seul anneau que l'expérience ait ajouté à la chaîne du progrès dans la construction des machines de grande puissance : que ce type est celui qui ménage le mieux la voie, en ce qu'il offre la plus grande stabilité et la plus égale répartition du poids sur les essieux, ainsi qu'en