Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 225]

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DE SAINT-N1COLAS (MEURTHE).

MACHINE A COLONNE D'EAU

Quoi qu'il en soit, à une profondeur de 79',6o , on rencontra le sel complétement à sec. Plusieurs couches de sel de différentes épaisseurs furent traversées jusqu'à 87 mètres de profondeur, otii l'on ouvrit des galeries dans une couche qui a 7-, o de puissance. Cependant on reconnut bientôt que ce sel gemme n'était pas assez pur pour être livré au commerce, et il fut résolu que l'on poursuivrait le fonçage dans le but de trouver du sel plus convenable.

Enfin, à o8',5o de profondeur, on traversa la onzième couche de sel, au-dessous de laquelle est un banc de marne d'une grande épaisseur ; car on ne l'a pas complètement traversé, quoiqu'on ait pénétré jus-

qu'à 7m,5o pour faire un puisard. Là fut arrêté le fonçage.

Le sel gemme de la onzième couche est très-beau, Les galeries principales y ont été ouvertes sur une lar-

geur de g mètres et 5-,5o de hauteur, et les galeries latérales, sur 8 mètres de largeur et 5',150 de hauteur. Le deuxième fonçage et les travaux d'installation du fond se sont faits, en même temps que l'on extrayait, chaque jour, le sel gemme nécessaire pour la fabrication du sel raffiné. Jusqu'à présent la préparation de l'eau salée s'était faite à l'usine, dans de grands bassins construits au jour, en y soumettant le sel gemme à la dissolution. On comprendra facilement que l'eau salée coûtait cher par ce mode de préparation ; aussi n'était-ce là, qu'un procédé tout à fait transitoire. Dès le commencement du fonçage, en effet, on avait déjà l'idée de préparer l'eau salée au fond -du puits, lorsque les galeries seraient suffisamment avancées : l'eau devait se saturer tout en faisant de distance en

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distance, dans le sel, des entailles verticales des-

tinées à faciliter l'abatage par la mine. Enfin, l'eau salée devait être élevée, à l'aide de pompes, dans les réservoirs supérieurs ayant servi jusque-là à la préparation de l'eau salée.

Cette saturation de l'eau, par les entailles, devait faire disparaître trois inconvénients notables

i° Il n'y aurait plus d'abatage à payer pour le sel destiné à la dissolution. 2° La marne et toutes les matières insolubles conte-

nues dans le sel gemme resteraient dans les galeries, au lieu d'être enlevées par la machine d'extraction d'abord, et retirées ensuite des bassins de dissolution par des ouvriers manoeuvres.

5' Enfin, le sel gemme aussi reviendrait moins cher, puisque les entailles faites par l'eau douce permettraient de faire une économie considérable dans la main-d'oeuvre des mineurs.

Pour préparer l'eau salée au fond de la mine, il fallait d'abord diriger vers les galeries la quantité d'eau douce à employer, puis avoir les moyens de la remonter comme eau salée.

Le problème à résoudre était celui-ci : préparer au fond du puits, et remonter ensuite. au jour, dans une année, 96.000 mètres cubes d'eau salée, tant pour la fabrication à l'usine même que pour un établissement de produits chimiques projeté à peu de distance de la saline.

En comptant pour une année 5oo jours de travail, il 96.000 y a remonter par jour, 52o-c. ; ce qui fait oo

par seconde, ome,0037 d'eau salée.

Le poids d'un mètre cube d'eau salée saturée étant