Annales des Mines (1859, série 5, volume 16) [Image 95]

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HISTORIQUE.

ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

cond de la transformation des roches sédimentaires

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CHAPITRE III.

sous l'action de la chaleur.

Toutefois nous reconnaîtrons plus loin qu'il y a

SUCCESSEURS DE HUTTON.

beaucoup de réserves à faire sur des conclusions aussi absolues (1). Comme la plupart des hommes de génie qui ont ouvert de nouvelles voies, Hulton a, en effet, exagéré la portée des idées qu'il avait conçues. On ne peut toutefois songer sans admiration avec quelle pro-

Avant même l'apparition de la doctrine de Hutton , un observateur italien faisait connaître un fait d'où il

fonde pénétration et quelle rigueur d'induction cet

la plus claire l'idée que les dolomies de Lavina dans le Vicentin ont été formées aux dépens du calcaire secondaire. La nature bréchiforine de la roche lui faisait

homme si clairvoyant, à une époque où les observations

précises étaient encore bien peu nombreuses, admettant le premier le concours simultané de l'eau et de la chaleur (2) dans la formation des terrains, imaginait un système qui embrasse toute l'histoire physique du globe. Il a posé des principes qui sont aujourd'hui universellement admis, au moins dans ce qu'ils ont de fondamental (5). (i) La pyrite de fer, si abondamment disséminée dans les terrains stratifiés, lui paraissait, ainsi que tous les minéraux des filons, produits par voie sèche, et lui servait de témoin de l'action de la chaleur que les terrains ont subie. Il étendait cette observation aux silex de la craie dont la solidité contraste avec l'état physique de la silice connue dans les laboratoires. (a) Dans les cosmologies de Leibnitz et de Buffon, le feu cen-

tral n'est supposé avoir agi que dans l'origine du globe, avant la formation des terrains. D'ailleurs, combattant certaines idées qui avaient cours alors, Flutton montre bien que la chaleur interne du globe peut exister, sans qu'il y ait inflammation ou combustion intérieure. (5) Flutton, né en 1726, a fait des observations dans les sites les plus sauvages de l'Écosse et médité pendant plus de quarante ans avant de publier sa première esquisse. La vue des filons de granite de la vallée de Gien-Tilt le pénétra comme d'un rayon de lumière. Il a reconnu lui-même un grand nombre des faits sur lesquels il s'appuie.

déduisait que les actions ignées récentes peuvent transformerles roches sédimentaires, même les plus modernes. Dès 1779, Arduino (i) exprima en effet de la manière

penser que le calcaire avait été brisé et que l'agent modi-

ficateur et igné était ensuite arrivé de la profondeur à travers les fissures. D'un autre côté, vingt années plus tard, un géologue (s) Osservazioni chimiche sopra alcuni fossili. Venezia, 1779.

Après avoir été attaché à la mine de Montieri , dans la Maremme de Sienne, Arduino s'était domicilié à Vicence où il était

arpenteur (Lettres de Fortis sur le Vicentin ). M. Pasini a signalé son travail dans le Bulletin de la Société géologique de France, t. IV, p. c, Je me ligure, dit Arduino, que la magnésie n'est que de la chaux douée de propriétés particulières par suite d'une action ignée souterraine.... Je ne l'ai trouvée que dans de grandes déchirures des couches calcaires de nos montagnes. » Il est extrêmement remarquable que cette assertion neuve et hardie prit naissance l'année même où la magnésie était reconnue comme une terre distincte de la chaux par les expériences de Retzius et de Bergmann. Ce n'est que onze ans plus tard, en 1791, que Dolomieu fixa l'attention sur une espèce par-

ticulière de calcaire magnésien qu'il avait remarquée dans le Tyrol méridional. Sur un genre de pierres très-peu effervescentes avec les acides, etc., Journal de physique, t. XXXIX, p. 5. L'année suivante, Théodore de Saussure publia l'analyse de cette roche et lui donna le nom de dolomie qu'elle a conservé depuis lors (Journal de physique, t. XL, p. 161).

Ede'. de Arduipo les dolomies s VI ce nt 7. clud