Annales des Mines (1859, série 5, volume 15) [Image 227]

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EMPLOI DE LA HOUILLE

DANS LES LOCOMOTIVES EN ANGLETERRE.

ils n'avaient même qu'un avantage, que le système Jenkins a seul conservé, c'était d'user toute la largeur du foyer et d'opérer dès lors plus complétement et plus uniformément le mélange de l'air et des gaz

L'effet de ces appareils est d'une extrême netteté pendant la marche. Lorsqu'ils sont soulevés ou retirés, la houille du pays de Galles employée sur cette ligne produit une fumée épaisse ; elle disparaît instantanément

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Disposition actuelle.

combustibles. Les avantages étaient bien évidemment inférieurs aux inconvénients, aussi. n'a-t-on modifié dans ce sens qu'un très-petit nombre de machines. M. Douglas s'est enfin arrêté au type suivant :l'air est admis seulement par la porte, qui reste ordinairement ouverte pendant la marche, et qui souvent même est supprimée complètement. Il renonce aux bouilleurs

intérieurs et, pour les remplacer, fixe à la partie

supérieure de la porte un auvent en fer forgé A de la forme d'une pelle renversée ( fig. 8, 9, o ) destiné à rabattre l'air sur le combustible, et dont l'inclinaison peut varier, entre certaines limites, à la volonté du mécanicien. La porte elle-même, quand elle existe, sert à régler plus complètement la direction du courant d'air. On l'a faite à cet effet mobile autour d'une charnière horizontale, et on fixe sa position en engageant son loqueteau dans les crans d'un secteur en fonte fixé contre la boîte à feu extérieure. Sur quelques machines, le système est plus simple encore ; on supprime complètement la porte et on la remplace par un auvent en fer forgé dont la courbure est celle de l'anneau de la porte, s'appuyant sur lui ; aussi facile du reste à mettre en place qu'à enlever. Presque tous les mécaniciens de cette ligne marchent avec le cendrier fermé à moitié; souvent même, surtout au moment du chargement, ils le ferment complètement, et sans les fissures qui empêchent la fermeture d'être hermétique, il y aurait une véritable distillation de la houille, et l'admission de l'air se ferait en totalité par la porte.

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quand l'auvent est abaissé ou remis en place. La flamme rougeâtre, qui remplissait toute la boîte à feu, devient très-blanche et reflue vers l'arrière de manière à découvrir complètement toute la plaque tubulaire.

Avec elle, la fumée afflue vers la porte où elle se brûle. Ce mouvement de remou , dont nous avons expliqué plus haut l'origine, est encore accusé de la manière la plus manifeste par les étincelles qui se dégagent en grand nombre au moment du chargement et se précipitent vers la porte au lieu de se jeter, comme à l'ordinaire, du côté des tubes. Tous ces effets sont dus au seul mode d'admission de l'air à la présence de l'auvent incliné. Les mêmes résultats s'obtiendraient-ils avec les houilles éminem-

ment fumeuses que certains chemins français ont à leur disposition, celles de Bessége , Graissessac et Aubin, par exemple ? Il est permis d'en douter; mais ce qui ressort évidemment, de ces expériences, c'est qu'avec des charbons, au moins aussi fumeux que ceux qu'emploie l'East-Lancashire , on arrive à brûler la fumée à l'aide seulement d'une surface inclinée pour rabattre l'air sans qu'il soit besoin de voûtes intérieures en briques, dont la présence était jugée indispensable par M. Lees. Tous ces phénomènes, observés en marche, se reproduisent à peu près identiques aux stationnements, suivant qu'on fait ou non usage du jet de vapeur dans la cheminée. On peut faire au système Douglas le même reproche qu'au système Lees , c'est de ne donner que sur une TOME XV, 1859.

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