Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 318]

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VOYAGE DANS LA SIERRAMORENA

son tour, un peu plus à l'ouest sur le granite de la sierra

de Castilblanco. Or, d'après les estimations que j'ai présentées plus haut, cette base peut avoir 25 à 3o mètres de puissance : le sondage aurait donc traversé sur ses trente ou trente-deux premiers mètres les assises rouges inférieures et les trente-huit ou trente-neuf derniers mètres seraient en entier dans les schistes anciens. Ce résultat prouve qu'au moins, dans cette région, il n'y a pas entre le terrain rouge et les schistes anciens de formation intermédiaire, fait que j'avais déjà signalé à la suite de mes observations superficielles (1). Quant au second sondage, il me paraît avoir traversé d'abord 2 0 à 5o mètres d'argiles et alluvions tertiaires et environ 14o mètres de terrain rouge, présentant la même succession d'assises que celle indiquée précédemment et avec des puissances à peu près celles que

j'ai données, si l'on tient compte de l'inclinaison des couches. Sur toute cette profondeur, on n'a rencontré aucun indice de houille ; à 13o mètres seulement, l'une des couches argileuses s'était montrée bitumineuse sur

une petite épaisseur. Ainsi, d'une part, sur la rive même du Guadalquivir, ce sont les assises rouges qui se montrent immédiatement sous les étages tertiaires près de l'embouchure du Biar ; d'autre part, après avoir

traversé là 140 métres de ces terrains, on n'avait pas atteint leur limite inférieure : si donc le terrain houiller

existait réellement sous le terrain rouge en ce point, ce qui est au moins très-incertain, d'après tout ce qui précède, il faudrait encore sans doute approfondir beaucoup pour le rencontrer. (3.) Ces sondages ont tous deux, d'après M. F. de Lujan, donné des eaux jaillissantes, et, chose assez remarquable, dans le premier, ces sources se seraient ouvertes à peu près à la séparation du terrain rouge et des schistes anciens.

ET LE NORD DE L'ANDALOUSIE.

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J'en ai dit assez, je crois, pour faire voir que l'existence du terrain houiller sous les étages tertiaires n'est jusqu'ici à peu près certaine qu'aux environs du Guezna et de Villanueva, et que les faits connus aujourd'hui semblent devoir faire craindre qu'il ne se prolonge pas autant qu'on le supposait dans la province de Séville. Je ne sache pas d'ailleurs qu'il ait été signalé nulle part, en dehors de cette région, sous les terrains tertiaires. Si l'on doit songer à la recherche de la houille à travers les étages miocènes, toutes les raisons se réunissent pour fixer le choix de l'emplacement sur l'espace compris entre le Galapagar et le Guezna. 11 resterait à déterminer à quelle profondeur totale on a de chances de la rencontrer sur ce point. Or, j'ai dit que la puissance tertiaire entre Villanueva et Carmona pouvait atteindre environ loo mètres ; mais dans l'espace qui nous occupe, elle ne dépasserait certainement pas 6o à 70 mètres au grand maximum, si, comme

on a tout lieu de le supposer, les couches à grandes huîtres et mollasses du Guezna sont bien les assises les plus basses des étages tertiaires ( 1 ) . D' un autre côté, si les couches houillères qui, au coude du Guezna, disparaissent sous les bancs d'huîtres, sont les dernières du bassin de Villanueva ; si elles se prolongent vers le sud avec l'inclinaison de 10 à 150 qu'elles offrent là, 011 trouve, en tenant compte d'ailleurs du profil nord-sud de cette région, qu'à une distance de 1 ou 2 kilomètres (1.) Je fais cette réserve, parce que dans plusieurs cas pareils, en France, la puissance apparente des terrains tertiaires a souvent trompé les explorateurs. Ici, toutefois, je le répète, partout où se voient les terrains tertiaires au pied de la SierraMorena, ils commencent par les couches à grandes huîtres, qui paraissent bien ainsi former l'horizon le plus bas de cette formation.

Conclusions

sur le terrain houiller de Villanueva del Rio.