Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 296]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

562

VOYAGE DANS LA SIERRA-IVIORENA

nement sur plusieurs points de cette région de la Péninsule.

Au point de vue géologique, j'insisterai surtout sur les terrains tertiaires des environs nord de Séville, sur le terrain houiller de Villanueva-del-Rio, enfin sur une formation de grès rouge, encore peu ou point connue, de la vallée du Biar, affluent du Guadalquivir.

Quant aux gisements minéraux, je me propose spécialement de faire connaître une formation pyritocuivreuse très-remarquable qui occupe une grande partie de la province de Huelva. Je terminerai par quelques indications générales sur le district plombeux de Linarès. Quoique ayant cherché à présenter surtout des faits, évitant de poser des conclusions trop formelles sur des

contrées que je n'ai vues qu'une fois, j'ai eu quelquefois recours, pour compléter certains aperçus, à des publications françaises ou espagnoles; j'indiquerai toujours les sources où j'ai puisé. I. GÉNÉRALITÉS SUR LA VALLÉE DU GUADALQUIVIR ET LE VERSANT SUD

DE LA SIERRA-MORENA.

La plaine d'Andalousie, dont les bords du Guadalquivir forment le thalweg, s'étend, avec le fleuve, de-

puis la province de Huelva jusqu'aux environs de Baylen et de la Carolina, au nord du royaume de Jaen. Baignée par la mer, entre Séville et Huelva, elle s'élève

peu à peu entre la Sierra-Morena, d'une part, et les montagnes de Ronda, Moron, hen, Segura, de l'autre, comme pour aller chercher un point de jonction avec les plateaux de la Manche ou du royaume de Murcie,

dans l'angle très-aigu qui semble séparer ces deux lignes montueuses à l'est de Baylen, Linarès et la Carolina.

ET LE NORD DE L'ANDALOUSIE.

563

C'est surtout de la partie de cette plaine située au nord du fleuve qu'il sera question dans ce mémoire. Division Lorsqu'on va de Madrid à Séville par la grande route d u v alti: sud d'Andalousie, une fois sorti des défilés sauvages au milieu desquels on traverse la partie orientale de la sie"%,1`,1""a "Inn' Sierra-Morena, on entre dans le bassin hydrographique g"tre principaux. de là, et tout en avançant du Guadalquivir. A partir vers Séville, si l'on examine à la fois les cours d'eau affluents du fleuve et l'orientation des diverses parties de la Sierra-Morena, on ne tarde pas à reconnaître que celle-ci est composée de plusieurs massifs d'allures assez indépendantes. Cependant on juge encore mieux de la superposition de ces divers massifs lorsqu'on pénètre dans la Sierra, soit par le méridien de Cordoue, soit par les gorges où coule le Guadiato, à l'ouest-nordouest de cette dernière ville. Si, placé sur l'une des hautes montagnes qui encaissent cette rivière, on fait face au nord, on a devant soi un premier ensemble de chaînons fort élevés, sensiblement orientés sur l'estouest, et se prolongeant approximativement depuis le méridien de Cazalla jusqu'à celui d' Andujar. A droite et à l'est de cette dernière ville, la Sierra-Morena s'infléchit très-nettement vers l'est-nord-est, paraissant se rapprocher de l'orientation *cle la Sierra-Segura, d'autant plus qu'on s'avance evantage vers la Carolina. A gauche du Guadiato , c'est-à-dire vers l'ouest-sudouest, une autre série de chaînons, relativement moins élevés au-dessus du Guadalquivir, séparent les provinces de Séville et de Cordoue, et limitent la première au nord. Ce massif de montagnes commence auprès de Lora-del-Rio; s'élevant à peu près au nord-ouest, il se poursuit par le Peciroso , Castil-Blanco, Santa-Olaya jusqu'aux confins de rEstramadure et de la province de Huelva. Enfin, dans cette dernière région de l'An-