Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 127]

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Le contact de l'opliite et du gypse présente les mêmes caractères dans les Corbières où il a Basalte et Gypse. été observé par M. d'Archiac. Je mentionnerai spécialement le gisement de SainteEugénie, dans le département de l'Aude, où une roche 5

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Fer apathique.

Corbières.

basaltique a pénétré le gypse au milieu duquel elle forme des amas (1). Cette roche se délite en sphéroïdes. Elle passe au mélaphyre et à la serpentine, ainsi qu'on l'observe au roc du Chevrier. Elle peut

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Zéolithes.

aussi devenir très-celluleuse et même scoriacée. Toutefois il convient de la considérer comme un basalte, puisque, d'après M. Tournai, elle contient du péridot. Quant au gypse, il est fibreux et il renferme de nombreux cristaux de quartz bipyramidé. Près du contact, rien n'indique qu'il ait été changé en anhydrite. Vers Pechredon, il est traversé par des veines de fer spathique. Au roc du Chevrier, la roche trappéenne et le gypse contiennent des cristaux de fer oligiste. Dans ce même gisement de Sainte-Eugénie, il y a des tufs qui ont la plus grande analogie avec les tufs volcaniques. Ils sont rougeâtres et souvent gris ou verdâtres. Ils ne font pas effervescence avec l'acide. Ils renferment des fragments roulés de gypse et des zéolithes. L'association du gypse avec les zéolithes fait bien voir

que la chaleur nécessaire à la formation des zéolithes 80.

Absence

de l'anhydrite.

ROCHES TRAPPÉENNES.

MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.

peut être très-modérée et même inférieure à 12 (S 10) . -- Au contact de l'ophite et des roches trappéenes avec le gypse on n'a pas observé d'anhydrite. Il n'y en a pas 'non plus autour des amas d' ophite qui ont pénétré dans le gypse. Cette absence d'altération est analogue à celle qui a été signalée dans les mêmes circonstances au con-

tact du trapp et de la craie. Bien qu'elle ne fournisse (1) Tournai : Annales des sciences naturelles, i" série, t. XVIII; p. 1157. Dépôt de gypse et de roches pyrogènes à Sainte-Eugénie : Mémoires de la Soc. géol. , t. I, p. 37 et

qu'un caractère négatif, elle mérite d'être mentionnée,

car elle jette du jour sur l'origine de l'ophite et des roches trappéennes. Elle confirme, en effet, l'hypothèse que nous avons émise, d'après laquelle ces roches n'auraient pas fait éruption à l'état de fusion ignée. Résumé:

Quoique les roches calcaires soient facilement altérables , il arrive très-souvent qu'elles n'ont pas été métamorphosées au contact des roches trappéennes.

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Résumé. Roches

Ainsi, des fragments calcaires peuvent être empâtés Roches iraPPéetnnes ecalcaires.

dans des trapps , et réciproquement ces derniers peuvent pénétrer sous forme d'amas au milieu des calcaires, sans que l'on observe aucune altération.

Cependant quand les roches trappéennes sont en filons et même quand elles se sont répandues en nappes,

elles ont fréquemment métamorphosé les calcaires. Leur action augmente avec la puissance des filons et elle s'est surtout exercée au contact de leurs parois. Elle

est rarement sensible à plus d'un mètre de distance. Elle est la plus énergique pour les basaltes, les dolérites et en général pour les roches trappéennes associées aux roches volcaniques. Les métamorphoses éprouvées par les calcaires sont caractérisées par des altérations dans leur structure et par la formation de certains minéraux.

Ainsi, les calcaires prennent accidentellement une structure lithoïde, fragmentaire et même prismatique ; toutefois, c'est seulement quand ils sont argileux ou siliceux. Leurs prismes sont d'ailleurs beaucoup moins nets que ceux qui se forment dans les mêmes circonstances dans les autres roches (S 61). Certains calcaires en contact avec la diorite ont ,comme ceux des Pyrénées, une structure caverneuse (p. 202). Mais le métamorphisme du calcaire est surtout

accusé par le développement de la structure cristal-