Annales des Mines (1856, série 5, volume 10) [Image 28]

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SUR LES MATÉRLAUX HYDRAULIQUES. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES 40 celles dont se des matières qui doivent être différentes de carrièrespeuvent avoir changé, servaient les anciens. Les

d'homogénéité. On et dans tous les cas elles manquent doit supposer qu'autrefois les masses de pouzzolanes emchoisisployées étaient moins considérables, et qu'on l'expérience avait désignés comme sait les gisements que les meilleurs. Ensuite on a perdu la tradition du mode d'emploi. longue Les anciens avaient probablement recours à une beaupréalable. Mais elle exige digestion ou macération spéciales, des chancoup de soins, des dispositions réduire tiers, et coûte cher. On a dû commencer par en la durée, et à force de supprimer des précautions dont a fini par n'en on ne comprenait pas l'importance, on fabriquer le mortier au moplus prendre aucune et par ment même de l'emploi. Bélidor décrivant la fabrication de bétons de pouzzoToulon en 1748, lane d'Italie, qu'il avait vu faire à préalable dont la durée variait de parle d'une digestion un à quatre jours (note 4). aujourd'hui les Les Hollandais fabriquent encore de

mortiers de traas, en remaniant, plusieurs jours addition d'eau, le suite avant l'emploi et sans aucune

mélange de chaux, sable et traas. du ciment S'il s'agit enfin de pouzzolanes artificielles, il y a cent ans, de tuileau, par exemple, très-employé qu'on le remac'est encore Bélidor qui nous apprend jours de suite niait et le laissait digérer pendant huit (note 5) .

mais elles Toutes ces précautions sont rationnelles,

complètes peuvent être insuffisantes, et des expériences durée des seraient nécessaires pour bien déterminer la doivent digestions et les conditions dans lesquelles elles qu'on ne parvienne ainsi à obte-

avoir lieu. Nul doute

nir des matières bien préparées pour l'emploi, qui per-

mettront de faire, avec les bonnes pouzzolanes naturelles, des mortiers résistant à la mer. N'ayant été conduits que dernièrement à reconnaître l'influence de la digestion sur les matières hydrauliques, nous n'avons pu entreprendre que tout récemment quelques essais

dont il faudra attendre les résultats avant d'être certain que ce que nous avançons aujourd'hui sans preuves est confirmé par l'expérience.

La grande distinction que nous avons dû faire tout d'abord, entre les mortiers de chaux hydrauliques et de ciments d'une part, et les mortiers de pouzzolanes de l'autre, finit donc par s'effacer. Toutes les matières hydrauliques sans exception doivent être préparées, soit par la cuisson, soit par la voie humide, de ma-

nière à former des composés qui n'aient plus qu'à s'hydrater lors de la confection et après l'emploi des mortiers.

Pouzzolanes naturelles. Les mortiers de pouzzolanes d'Halle récemment employés dans la Méditerranée ont mal réussi. Des essais faits au Havre, soit dans des cuves, soit dans les travaux, ont encore eu moins de succès. Il va sans dire qu'ils ont tous été fabriqués immédiatement avant l'emploi, et par conséquent sans digestion préalable. On a exécuté au Havr' e , en 1851, tin radier en béton revêtu de briques posées de champ. Le mortier composé de volumes égaux de traas , chaux grasse et sable, a commencé par bien durcir ; il s'est ensuite ramolli au bout de six à sept mois, et un an plus tard l'épaisseur du mortier.décomposé dans les joints des briques était de om>01.

Quand on enlève le revêtement on trouve le mortier du béton tout à fait décomposé sur ø',øi à orn,o3 d'é-