Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 199]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

576 RAPPORT SUR LA CONVERSION DIRECTE DE LA FONTE

partie supérieure du lingot étaitla seule où se montraient quelques cavités ou soufflures. L'acier demi-dur a été obtenu en faisant fondre 1 2' de fonte préparée. L'opération a duré deux heures vingt

cinq minutes. Cet acier avait dans sa cassure, comme l'acier dur, une apparence grenue avec une disposition un peu fibreuse ; mais il était d'un gris un peu plus clair. Aucune soufflure n'a été remarquée dans le lingot. Enfin, pour obtenir l'acier doux, on a employé ro ki-

logrammes de fonte préparée. La fusion s'est opérée en deux heures huit minutes. La cassure de cet acier offrait les mêmes caractères que celle des deux autres aciers, sauf qu'elle était plus grenue, et que sa couleur grise tirait sur le bleuâtre. Dans les trois opérations faites pour convertir la fonte

préparée en acier fondu, on a consommé en moyenne 2,5o de coke pour m d'acier fondu en lingot. eirage de l'acier fondu. - Les lingots d'acier fondu ont été ébarbés à la meule, puis chauffés à plusieurs reprises dans un four à réverbère alimenté avec de la

houille, ou dans un foyer de maréchalerie alimenté avec du coke, et ils ont été étirés après chaque chaude, soit sous un marteau-pilon pesant Soo kilogrammes, soit sous un martinet. Les trois sortes d'acier se sont bien

étirées sans se désagréger ; leurs arêtes sont restées vives, sauf quelques criques peu étendues ; les différentes faces de chaque morceau n'ont présenté qu'un petit nombre de gerçures peu profondes ; les cassures ont offert généralement un grain fin et régulier, une texture serrée et uniforme, mais rarement exempte de quelques pailles ; enfin leur couleur était d'un gris clair, plus cendré cependant que celle de la plupart des aciers fondus.

EN ACIER FONDU PAR LE PROCÉDÉ UCHATIUS.

577

Soudale. - On sait que l'acier fondu se soude trèsdifficilement, et qu'il ne se soude même jamais parfaitement. Après le soudage, les surfaces extérieures et les cassures montrent presque toujoursdes criques, qui correspondent aux plans de jonction des parties soudées, et quand on n'y voit pas d'abord de criques, il suffit de chauffer l' acier à plusieurs reprises et de le plonger, après

chaque chaude , dans l'eau froide pour les rendre visibles. Lorsqu'ensuite on place un ciseau sur ces plans de jonction et qu'on frappe dessus, on en détache les parties soudées, et on reconnaît qu'il n'y a jamais entre elles

pénétration intime, comme dans le soudage du fer. Aussi lorsqu'on veut obtenir avec l'acier fondu de fortes pièces douées d'une grande résistance, on doit éviter les soudages, et il faut couler l'acier dans des lingotières assez grandes pour qu'un seul lingot puisse donner ces fortes pièces après le martelage. On a éprouvé de grandes difficultés pour souder les trois sortes d'acier fabriquées devant la commission, et surtout l'acier dur. Ces aciers, malgré les précautions prises pour les chauffer au degré de température convenable et l'emploi de différentes poudres de soudage, se sont presque toujours désunis ou brisés sous le mar-

teau en plusieurs morceaux qui ont été réunis avec peine. Les plans de jonction des parties soudées étaient le plus souvent visibles sur les surfaces extérieures ou dans les cassures, et lorsqu'on ne les apercevait pas tout d'abord. un petit nombre de chaudes et d'immersions dans l'eau froide ont suffi pour les faire apparaître, On a essayé comparativement de souder des aciers fon-

dus pour outils et pour ressorts, provenant des aciéries de MM. Jackson. Ces deux sortes d'acier, qui sont considérées comme étant d'excellente qualité, se sont soudées beaucoup plus facilement et plus intimement que