Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 198]

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574 RAPPORT SUR LA CONVERSION DIRECTE DE LA FONTE

que celui des aciers fondus de premier choix s'élève jus-

qu'à 2,500 fr. Le nouveau procédé a d'ailleurs l'avantage de pouvoir donner à volonté, en modifiant le mélange des matières employées, des aciers de diverses sortes depuis le plus dur jusqu'au plus tendre. M. Lenz offre de traiter pour l'emploi du nouveau procédé avec le gouvernement français, moyennant une rémunération très-modérée, et de le mettre à la disposition de tous ceux qui voudront en faire usage, sous la condition qu'ils payeront à l'inventeur une somme déterminée par tonne d'acier fabriqué. Enfin il annonce que des aciers obtenus en Autriche par la nouvelle méthode ont été soumis récemment à des essais dans les ateliers du chemin de fer du Nord, et qu'ils ont été reconnus supérieurs aux meilleures qualités d'acier fondu, sans en excepter les aciers anglais de premier choix. M. Lenz ayant proposé à la commission d'expérimenter le nouveau procédé et d'assister à de nouveaux essais dans ces mêmes ateliers du chemin de fer du Nord, la commission a accepté Cette proposition, et des expé-

riences ont été faites en sa présence les 25, 26 et 28 février, 4, 19 et 2o mars 1856. La fonte employée provenait des hauts fourneaux de l'Alélik près de Bône en Algérie , dans lesquels on traite

au charbon de bois des minerais de fer oxydulé de la Méboudja. Un certificat, en date du 18 février 1856, de l'administrateur délégué de la société anonyme. prourié,-

taire de ces hauts fourneaux, constate la provenance de cette fonte qui est très-blanche et un peu fibreuse dans sa cassure. Les opérations et expériences faites sous les yeux de la commission ont eu pour objet : La préparation de la fonte ;

La conversion de la fonte préparée en acier fondu

EN ACIER FONDU PAR LE PROCÉDÉ UCHATIUS.

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L'étirage de l'acier fondu ; Le soudage de l'acier fondu ; La confection et l'essai de différents outils Enfin la résistance à la rupture et à la flexion. Préparation de la fonte (1). Cette opération a une très-grande importance et forme, en quelque sorte, la base du nouveau procédé ; mais elle est des plus sim-

ples, d'une exécution très-facile, et s'effectue à peu de frais. La préparation faite sous les yeux de la commission a eu lieu d'abord sur 20 kil, de fonte brute,

puis sur 55 kil. Le déchet à été à peu près nul. Conversion de la fonte préparée en acier fondu. convertit la fonte préparée en acier fondu en la faisant fondre avec des oxydes métalliques. Trois fusions oiit été opérées successivement sous les yeux de la commission en faisant varier la proportion des substances ajoutées à la fonte, à l'effet d'obtenir de l'acier dur, de l'acier demi-dur et de l'acier doux. Chaque opération: a eu lieu dans un creuset de plombagine de forme cylindrique ayant 0-À.° de hauteur sur 0m, i6 de diamètre, placé dans un fourneau à vent chauffé avec du coke, dont la section horizontale était un quarré de o,5o de côté, et qui avait om,6o de profondeur. Peur l'acier dur, on a fait fondre avec les oxydes métalliques 111,58 de fonte préparée. L'opération a duré une heure quarante-cinq minutes. L'acier fondu qu'on a obtenu présentait dans sa cassure, qui était grenue et d'un gris cendré, une disposition un peu fibreuse. La (1) M. Lenz a désiré que les indications relatives à la prépa-

ration de la fonte et à la nature des substances employées pour la convertir en acier fondu ne fussent pas livrées à la publicité. En conséquence ces indications ont été retranchées du rapport adressé à M. le ministre de ragrieulture. du commerce et des travaux publics.

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