Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 203]

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CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.

peu répandus en Allemagne.

PONTS EN FONTE.

157. L'emploi de la fonte est très-restreint en Ailemagne. A l'époque très-récente encore où on a commencé dans ce pays à se préoccuper del' application des métaux aux constructions, la fonte était déjà peu en faveur en Angleterre et en France ; et la tôle a été préférée, sans discussion, par les ingénieurs allemands, sur la foi de

l'expérience acquise par leurs devanciers. Le duché de Bade a seul fait exception, par suite de la date ancienne à laquelle remonte la première section de son chemin de fer. Le pont sur arcs de la Kinzig , remplacé par le bel ouvrage cité plus haut (roi) , était, je crois, le plus important de ce genre qui existât en Allemagne,

et ceux qui subsistent ne méritent pas d'être mentionnés. Les accidents causés en Angleterre par l'emploi souRéacti.. exagé-

rée contre l'emploi de la fonte,

vent abusif de la fonte, ont provoqué contre elle une réaction qui est, comme toujours, trop absolue. Sous forme de poutres, pour les ouvertures qui ne dépassent pas quelques mètres, sous forme d'arcs pour les ouvertures plus considérables, elle présente autant de sécurité que la tôle, et le choix entre elles ne doit être qu'une question de prix (s). Mais, d'une part, ce prix dépend des principes dont on part pour la détermination des équarrissages (158) ; et d'un autre côté, on est conduit assez souvent, en généralisant outre mesure quelques faits particuliers, à exagérer l'infériorité relative de la fonte. (I) La fonte a été adoptée tout récemment sous la première forme, pour un grand nombre de ponts sur le chemin de fer d'Auteuil; et sous la seconde, pour le pont sous le chemin de fer, .en construction sur le Rhône, à Lyon. Ces arcs auront bom d'ouverture.

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Ainsi, on admet en général que le rapport des coeffi- kti.gi-ennestretii21 V.

Ces ponts sont

PONTS EN FONTE.

cients d'élasticité de la fonte et du fer oscille autour elesefece,", de 1/2. Si donc on prend pour base, non les résistances1.1,;énitaesetitele, fdeer.la

à la rupture, mais les résistances élastiques, on donne nécessairement à la fonte, employée même en arcs, des équarrissages deux fois plus forts qu'à la tôle. Mais les expériences de M. Fairbairn sur des fers double T ont donné en moyenne E milliards 1/2 (1), chiffre dont la fonte se rapproche souvent beaucoup, et qu'elle atteint et dépasse même quelquefois. Il faut se défier de ces prétendus rapports moyens,

déduits d'abord d'un petit nombre d'expériences, et qu'on se laisse aller à généraliser ensuite jusqu' à ce que les observations, en se multipliant, en fassent justice. On sait

aujourd'hui ce qu'il y a de vrai dans la constance approchée longtemps admise pour le coefficient d'élasticité du fer (et par analogie pour celui de la fonte). Le fait que

l'expérience confirme, ce n'est pas, tant s'en faut, la constance de cet élément, mais son indépendance à peu près complète à l'égard des autres propriétés essentielles

du métal, c'est-à-dire la résistance à la rupture et l'allongement maximum.

La conséquence à tirer de là, c'est qu'au lieu de rai-

Nécessité mesurer

sur des moyennes qui peuvent s'appliquer fort efficient dans chaque cas.

mal aux fers et aux fontes dont on dispose, il faut dans

(1) Conway and Menay tubular bridges. Voir aussi : Résistance des matériaux, par M. Morin, p. 277 et 299. M. Fairhairn opérait par flexion transversale ; mais on ne peut attribuer la petitesse du coefficient à l'accroissement anormal de la flèche par suite d'un gauchissement. Le nom de l'auteur garantit l'exactitude de l'expérience. Les poutres en tôle rivée construites par M. kaulek et expérimet itées par M. le général Morin, ont donné également des coef-

ficients très-faibles (ouvrage cité, p.227).