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GISEMENT D'ASPHALTE
dans l'eau tout celui qu'ils renferment, à peu de chose près. On comprend, en effet, sans parler des réactions chimiques qui peuvent intervenir, que la force de capillarité, si énergique pour imbiber de matières huileuses toutes les terres grasses, ne joue plus qu'un rôle
secondaire lorsqu'il s'agit d'un grès ou d'un sable
Dislocations des couches asphaltiques.
quartzeux ; ce n'est plus alors pour ainsi dire, qu'un empâtement extérieur, dont une forte ébullition dans l'eau vient facilement à bout. La solution industrielle consisterait à trouver un dissolvant économique du bitume emprisonné dans le calcaire, et laissant toutefois au ciment, produit définitif de l'opération , ses qualités essentielles. C'est un désavantage sérieux pour le gîte d'Alais d'être privé de ces grès bitumineux si faciles à laver ; car, après avoir essayé d'extraire le bitume par liquation des minerais calcaires, on a reconnu que les pertes étaient assez considérables pour qu'il fût plus avantageux de broyer simplement le calcaire et de le mélanger avec les graisses que les ateliers de Bastennes livrent au commerce. Il n'est pas douteux, si cette industrie prend de l'essor dans le Gard, qu'on ne trouve le moyen d'éviter ces achats onéreux et de se suffire avec les ressources locales. Les couches asphaltiques sont assez fortement disloquées; leur inclinaison atteint presque la verticale audessous de Servas , et le calcaire très-bitumineux est devenu cristallin on dirait un véritable filon. Une semblable particularité a été signalée par M. Daubrée dans les roches de Lobsann , et disons en passant que ces deux gîtes, fort éloignés l'un de l'autre, présentent une analogie remarquable. Dans la région qui nous occupe, les affleurements du bitume sont orientés : N. 25 à 27°, E. à S. 25 à 270 0. Ils se trouvent sur le revers occidental d'une série de
Direction des couches. Failles.
AUX ENVIRONS D'ALAIS (GARD).
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petites collines allongées suivant cette direction, qui est
aussi celle du cours inférieur de l' Auzonnet , un des principaux affluents de la Cèse. Cette direction correspond d'une manière satisfaisante au système des Alpes occidentales de M. Élie de Beaumont, qui a mis fin à la période tertiaire moyenne. On a retrouvé en plusieurs points d'attaque du gîte,
une faille argileuse ou ligne de fracture parallèle aux crêtes des coteaux asphaltiques. Il serait intéressant d'exécuter un trou de sonde de l'autre côté de la faille pour aller rejoindre les calcaires, et vérifier si l'expansion du bitume ne s'est faite que d'un côté, ce qui est assez probable, l'argile ayant dû former un barrage naturel. Ce sont principalement les calcaires d'eau douce qui sont bitumineux, à cause de leur perméabilité; cependant les calcaires marbres de la formation néocomienne
le sont quelquefois
le rocher d'Auzon en est un
exemple, et nous avons trouvé des mouches de bitume fréquentes dans les fragments de ces roches, cassés au voisinage des affleurements. Les calcaires asphaltiques reposent directement sur des argiles noires qui établissent le passage aux grès et aux poudingues de la base (2). Ceux-ci viennent butter contre les brèches marborescentes et crétacées, qui surgissent çà et là comme des îlots au milieu du bassin lacustre. Cet ensemble de grès et de poudingues est à peu près stérile en bitume. On y remarque seulement en quelques points, près de Servas notamment, de petites fissures par lesquelles la poix minérale s'élève et surgit pendant les chaleurs pour s'épancher à la surface. Ce phénomène, assez rare à constater parce que le conglomérat est en général recouvert, peut jeter quelque lu-
Conglomérat de la base.