Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 97]

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CRISTALLISATION

PAR LA 'VOIE SÈCHE.

Production artificielle du rutile, de la périklase , du fer oxydulé , des tantalites , du pyrochlore , de la glucine , des protoxydes de nickel, de cobalt, et de manganèse

quelles je citerai le péridot, la pérowskite ou titanate de chaux, le titane rutile et la glucine. J'ai donné, dans ma précédente communication, sur les deux premiers de ces corps, les indications cristallographiques et chimiques qui me paraissent devoir les faire considérer

cristallisés.

comme les types des espèces minéralogiques auxquelles

J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, dans deux mémoires précédents, l'exposé d'une nouvelle méthode de cristallisation par la voie sèche, qui m'a permis de reproduire, à l'état de cristaux parfaits, plusieurs substances identiques à des minéraux dont un

certain nombre sont des pierres rares et précieuses. Les dissolvants que j'avais employés dans ces expériences étaient de nature acide : c'étaient l'acide borique, le borax, les phosphates acides alcalins. Il m'a paru que cette méthode pourrait recevoir une extension nouvelle et conduire à d'autres applications par l'emploi

de dissolvants de nature basique, tels que les alcalis. Ces corps présentent, comme on sait, cette double propriété, d'être liquides à des températures qu'on atteint aisément dans nos fourneaux, et de se volatiliser en entier dans des vases ou verts à ces mêmes températures.

Toutes les expériences faites dans cette direction nouvelle ont consisté à dissoudre les éléments du corps qu'il s'agissait de faire cristalliser dans un silicate chargé d'un grand excès d'alcali, et à soumettre le tout à l'action d'une haute température comme celle du four à porcelaine ou du four à boutons de M. Bapterosses. La présence de la silice était nécessaire pour donner au fondant une certaine fixité qui permît aux cristaux de se développer avec la netteté désirable. Ce procédé, dont j'ai indiqué le principe à l'Académie dans la séance du 12 mai dernier, m'a permis de préparer diverses combinaisons cristallines, parmi les-

ils se rapportent. Les cristaux de rutile que j'ai obtenus sont transparents, d'un beau rouge. Leur cristallisation est la même qne celle du rutile naturel ; leur densité égale 4,26. J'ai obtenu la glucine en cristaux assez nets et assez volumineux pour être mesurés au goniomètre. Elle se

présente sous la forme de prismes à six faces, surmontés d'une pyramide à six faces placée sur les arêtes de la base. L'angle du pointement sur les faces latérales du prisme est de 1500 12'. On voit immédiatement que le système cristallin de la glucine est le même que celui de l'alumine. De plus, les deux bases sont isomorphes. Les cristaux de corindon présentent, en effet, très-fréquemment, les faces d'un dodécaèdre isocèle dont la notation est e3 et dont sur les faces latérales du prisme hexagonal est de 150 10'. La densité de la glucine cristallisée est de 5. o58. Son

volume atomique, calculé d'après la formule G1'03, serait de 155. Celui de l'alumine est très-voisin et égal à i6o.

La glucine cristallisée a une dureté comparable à celle du corindon. Elle raye très - facilement le quartz et nettement l'émeraude. Elle est inattaquable par les acides, sauf par l'acide sulfurique concentré et bouillant qui en dissout un peu. Elle s'attaque aisément par le bisulfate de potasse. L'isomorphisme de la glucine avec l'alumine me pa-