Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 393]

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GRAUWAKE.

eRAUWAKE.

feldspathique, du quartz, de ' h ornblende , divers m cas, surtout du mica foncé, de la chlorite, des carbonates et plusieurs minéraux accidentels. On y trouve quelquefois des lamelles d'orthose. Elle est partiellement attaquée par les acides qui lui enlèvent sa couleur verte. La grauwake est traversée par divers filons métallifères qui sont postérieurs à la feldspathisation.

Lorsque la grauwake est grenue ou compacte, elle contient une pâte feldspathique dont la soude est toujours l'alcali dominant, et qui a la même origine que le feldspath de la grauwake porphyrique. Lorsquela grauwake est très-cristalline, elle ressemble beaucoup à un porphyre ; elle en diffère cependant en

ce qu'elle est moins homogène ; par suite sa teneur moyenne en silice est très-variable et indépendante de celle de son feldspath. Il est souvent difficile de tracer la limite de la grauwake et du porphyre brun qui lui est associé : ces deux roches ont en effet pour base des feldspaths appartenant au même système, et sur le terrain elles présentent des passages insensibles. Cependant le porphyre est plus

cristallin et surtout beaucoup plus homogène que la grauwake : il est généralement moins riche en silice; il ne contient pas de débris fossiles et il forme des amas ou des filons.

La grauwake résulte de la feklspathisation de brèches, de grès et plus rarement de schistes. Cette feldspathisation a été très-inégale dans les différentes couches; car, tandis que les grès et les brèches renferment des cristaux de feldspath qui leur donnent une structure porphyrique, les schistes ont seulement été soudés et changés en pétrosilex ; de plus, la feldspathisa,tion s'est souvent produite dans une couche sans se produire

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aucunement dans la couche qui la précède ou dans celle qui la suit.

Elle est, au contraire, assez égale dans une même couche dans laquelle on peut fréquemment la suivre sur de grandes étendues. Au moment de sa feldspathisation , une couche a pu être amenée à un état plus ou moins plastique, mais elle a généralement conservé sa stratification qui est quelquefois très-régulière : elle a conservé sa structure aré-

nacée ou bréchiforme : les végétaux et les fossiles qu'elle renfermait n'ont pas été détruits, ils sont même très-facilement reconnaissables. Lorsque du calcaire se trouvait à son contact, il a seulement pris une structure légèrement grenue. La feldspathisati on d'une couche ou sa transformation en grauwake a donc eu lieu sans des changements con-

sidérables dans son volume et dans sa température. Elle a sans doute été déterminée par des phénomènes spéciaux, mais elle doit surtout être attribuée à la composition élémentaire de la couche qui était orignairement formée de débris feldspathiques ; de plus, la feldspathisation est intimement liée à l'éruption des porphyres intercalés dans le terrain métamorphique

mêmes, car ce sont les débris de ces porphyres qui ont fourni les alcalis nécessaires au développement du feldspath.

L'association de la grauwake et de l'anthracite qui s'observe avec une grande constance dans les Vosges, sur les bords de la Loire et dans diverses contrées, semblerait indiquer que c'est un même phénomène mé-

tamorphique qui a produit l'anthracite et la feldspathisation de la grauwake. La grauwake appartient généralement au terrain deTOME III, 1855. 5.