Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 267]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

POUR LA FABRICATION DU FER.

520

MÉTHODE NOUVELLE

parois, la conversion en ligneux de io parties du bois tenant pour 1,00 de ligneux o,4o d'eau, n'exigera pas une consommation de combustible supérieure à une partie de bois. Je ne propose cet appareil d'essai que comme un moyen de vérifier la supériorité du principe de dessiccation fondé sur l'intervention de la chaleur rayonnante et de la vapeur surchauffée ; mais je ne saurais en conseiller l'emploi pour le travail en grand, parce qu'il offre en partie les inconvénients propres aux appareils actuellement en usage. Il donne lieu aux pertes de chaleur qui résultent de l'intermittence de l'opération et surtout du refroidissement des enceintes où le ligneux a été préparé. Le chargement et la reprise du bois y absorbent également une quantité considérable de maind'oeuvre. Sous ces divers rapports, il y a lieu de préférer la galerie à quatre compartiments, dont le principe est exposé au paragraphe précédent. J'ai esquissé sur la Pl. VIII (fig. 7 à 15), et décrit à la fin de cet ouvrage un appareil de ce genre qui me paraît satisfaire aux principales conditions du problème soulevé par la fabrication économique du ligneux. La galerie que je propose d'employer pour la fabrication du ligneux se compose de quatre sections contiguës , où les wagons chargés de bois sont transportés sur une ligne unique de rails et séjournent successivement dans l'ordre indiqué ci-après

La première section, ou le compartiment d'entrée, contient une charge de bois, c'est-à-dire un nombre de wagons égal à celui qu'on introduit en une charge dans l'enceinte où se produit le ligneux. Ce compartiment est chauffé, comme la deuxième section, au moyen des gaz et de la vapeur d'eau qui ont traversé cette dernière et qui s'y sont partiellement refroidis.

52 1

La seconde section, ou l'enceinte de dessiccation préalable, contient six charges de bois ; le bois s'y échauffe graduellement jusqu'à 1 oo° C. environ, et perd environ la moitié de l'eau hygrométrique qu'il contient, sous l'influence de trois sources différentes de chaleur agissant simultanément : en premier lieu, par le contact des gaz brûlés ayantproduit par rayonnement leur principal effet calorifique dans la troisième section ; en second lieu, par le contact de l'air qui s'est échauffé dans la quatrième

section, en refroidissant le ligneux fabriqué; en troisième lieu enfin, par la chaleur latente de la vapeur d'eau formée dans la troisième section, et qui cède cette

chaleur en se condensant dans des tuyaux échauffant eux-mêmes l'air situé au niveau du sol de la galerie. La troisième section, ou l'enceinte à ligneux proprement dite, contient six charges de bois ; la conversion

du bois en ligneux s'y achève dans la vapeur surchauffée, sous l'influence de la chaleur transmise au travers de parois en tôle, et fournie par les flammes sortant

d'un foyer spécial, ou par les flammes et les gaz brûlés sortant des divers foyers métallurgiques. Les gaz brûlés, après y avoir circulé sans contact avec la matière ligneuse, débouchent dans la deuxième section de la galerie, où ils se trouvent en contact avec le bois. La vapeur surchauffée, développée au contraire aux dépens du bois dans l'intérieur même de la troisième section, traverse la deuxième section dans des tuyaux fermés, c'est-à-dire sans contact avec le bois. La quatrième section , c'est-à-dire le compartiment de sortie ou de refroidissement, contient deux charges de

ligneux au moment où l'une de ces charges vient de sortir de la troisième section : on y reprend constamment les wagons de ligneux refroidi, au fur et à mesure des besoins de l'usine ; en sorte qu'elle se trouve à moitié