Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 101]

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DE L'OR EN. AUSTRALIE.

GISEMENT ET EXPLOITATION

qu'il doit être assez rare sur les sommets ou sur les flancs des montagnes (I); cependant il s'y observe quelquefois : il est, au contraire , abondant dans le fond des torrents, des ravins, des vallées, et en général le long de la ligne du thalweg de chaque bassin hydrographique. Les pépites se rencontrent dans les ravins, ce qui tient, comme le fait remarquer M. Landrin (2), à ce qu'elles se déposent les premières et aussitôt que le cours d'eau a cessé d'être torrentiel ; les grains d'or, les lamelles et les paillettes sont, au contraire, entraînées plus loin, et ils se déposent successivement par ordre de grosseur. L'or se trouve d'ailleurs aussi bien dans les vallées sèches que dans celles qui sont accidentellement traversées par un torrent ou dans celles qui sont régulièrement baignées par un cours d'eau. Il n'est pas limité au lit de ce cours d'eau, et souvent on l'exploite avec beaucoup d'avantage dans des terrains de transport dans lesquels il n'a pas pu être déposé par les eaux qui arrosent actuellement la contrée. Il s'est, en outre, concentré dans les remous, ainsi que dans les coudes des cours d'eau, et en général dans tous les endroits où le mouvement de l'eau a été ralenti par une langue de terre, par une île, par un banc de sable, par un affluent ou par un obstacle quelconque. Les phénomènes qui ont produit les terrains de transport de l'Australie se sont exercés avec une très-grande énergie dans toute la région aurifère qu'ils ont déchirée et ravinée dans tous les sens; de plus, ils ont pu s'exercer à différentes époques géologiques. Tantôt les matériaux de ces terrains de transport sont bien arrondis, et alors, de même que l'or qui les accompagne, ils proviennent d'une assez grande distance ; tantôt, au contraire, ils sont à angles vifs, et alors ils proviennent entièrement des parois de la vallée ou du bassin hydrographique

dans lequel on les observe. Cette dernière circonstance se présente, par exemple, dans la vallée de la Louise, devenue célèbre par la grande quantité d'or qu'on y a trouvée. Autrefois le fond de cette vallée formait sans doute un lac qui a été presque entièrement comblé par un dépôt de transport ; bien qu'il ait une épaisseur considérable, qui ce dépôt est uniquement formé de fragments bréchiformes fragments cousisont été arrachés aux parois de la vallée ; ces Stutclibury. Gold district, p. 301 . De l'or ; par H, Landrin, p. 15-118.

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tent eux-mêmes en schiste et surtout en quartz ; ils sont enveloppés par une argile qui provient de la destruction du schiste (I). Dans les vallées arrosées par les rivières Bendoc et Delegete,

M. Clarke (2) a constaté que le terrain de transport présente l'ordre de succession suivant :

1" Détritus qui contient de l'or et qui est formé de fragments de schistes et de quartz cimentés par de l'argile ; 2° Argile semblable à de la terre de pipe ; 3' Blocs erratiques, cailloux de quartz ; or ; ti" Roches en place.

L'épaisseur des terrains de transport, ainsi que la profondeur à laquelle on trouve de l'or, sont d'ailleurs très-variables avec les localités, ainsi que nous le verrons plus loin en parlant de l'exploitation.

La composition minéralogique du terrain de transport est également assez variable, cependant il y a certaines substances minérales qui sont généralement associées à l'or roulé.

Ces substances sont d'une part des roches et d'autre part divers minéraux qui sont accidentels dans les roches. D'après M. Stutchbury (3) , le long de la Macquarie et du Toron, les roches associées à l'or sont :

Le quartz, qui est très-abondant et qui forme une grande partie du terrain de transport, notamment dans toutes les localités où il y a des filons de quartz. Il est tantôt hyalin, tantôt améthyste ; dans les montagnes, entre les rivières Macquarie et Méroo, on rencontre, d'ailleurs, la variété de quartz translucide et jaunatre que les minéralogistes anglais désignent sous le nom de cairn porta.

Indépendamment du quartz, il y a le schiste argileux, ainsi que les différentes roches qui forment la gangue de l'or ou qui encaissent les filons aurifères; ces roches seront décrites plus loin.

Il y a en outre les sables et les argiles du terrain de transport qui proviennent de la désagrégation et de la décomposition de toutes les roches de la contrée. Les mineraux accidentels qui, dans les terrains de transport, de même que dans les résidus des lavages, se retrouvent 18 october 1851, p. 36. Clarke. Leiter no 6, P. 615. Stutchbury. Report, ta october 1851, p. 38.

Stutchbury. Report,

Substances minérales associées.