Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 283]

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PARACHUTE

mètre du noyau de la bobine. Pour cela on cloue à sa surface des morceaux de vieille corde plate. Par cette opération, on substitue à une spire régulière, qui serait presque exactement une circonférence , une courbure

Accident du

ii janvier 1853.

inégale présentant des aspérités et des ressauts brusques. Lorsque le câble s'enroule ensuite sur cette courbure, précisément par la partie de sa longueur où la tension est à son maximum , il est fortement comprimé contre les parties saillantes du noyau, et doit en quelque sorte se modeler sur elles. C'est là une cause certaine de détérioration, et c'est sans doute à cette cause, en même temps qu'à la charge considérable que la corde supportait habituellement près de la bobine, qu'il faut attribuer la rupture du 7 octobre. Le second accident du puits Tinchon est arrivé le

ii janvier 1853. Cette fois le parachute a agi d'une

manière beaucoup plus décisive. Charge

de la cage.

Instant

de la rupture du câble.

Quatre mineurs, après avoir terminé leur journée, remontaient dans le puits vers quatre heures du soir ; ils étaient placés dans le compartiment inférieur de la cage. Au second étage se trouvait un wagon plein contenant -5 hectolitres de charbon. La charge totale était de 1.565 kilogrammes. La cage partait encore de l'accrochage de 498 mètres, et elle avait été élevée de 7n1,40 , lorsque la corde cassa

tout près de la chaîne d'attelage. Cause

de cette rupture.

Le câble, à son extrémité inférieure, est replié sur lui-même sur une longueur d'environ ou',7o ( voir la fig. 5) , de manière à saisir dans le coude ainsi formé l'anneau supérieur de la chaîne ; les deux portions de corde appliquées à plat l'une sur l'autre sont fortement reliées par de longs clous recourbés à l'intérieur du chanvre. Elle forme ce qu'on appelle la patte d'assem-

DE M. FONTAINE.

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blage. Le long de cette patte, la roideur du câble est nécessairement beaucoup plus grande que partout ailleurs. Si donc, lorsque la cage est posée soit aux accrochages du fond, soit à la recette du jour, la corde prend du lâche et se plie à son extrémité, la première flexion doit se faire un peu au-dessus de la longueur de

la patte. C'est à om, 18 plus haut que cette longueur, précisément à l'endroit du pli, que le câble a cassé. Il avait été placé neuf, le 8 octobre 1852, à la suite de l'accident dont nous avons rendu compte précédemment : il n'avait donc que trois mois et quatre jours de service.

Lorsque la cage d'extraction est encore à l'accrochage de 498 mètres, le noyau de la bobine qui lui correspond a un rayon de om,96. L'épaisseur du câble plat était de 28 millimètres. Il est facile de voir que l'arbre des bobines commençait sa seconde révolution au moment où,

Vitesse

de la cage

au moment

de l'accident.

la cage étant élevée de 7",4o, la rupture a eu lieu. La corde s'enroulait alors sur un tambour de rayon égal à om,96-1-=1x om,o28 ou im,00t)., et à très-peu près suivant une circonférence de 61°,29 de longueur développée.

La machine d'extraction fait habituellement 23 oscillations par minute. Les engrenages fixés sur l'arbre de la manivelle et sur celui des bobines ont des diamètres dans le rapport de 2 à 5. L'arbre des bobines fait donc 15,35 tours par minute ou 0,25 tours par seconde. La vitesse ascensionnelle de la cage au moment de l'accident était par conséquent 0,25 x 6'1,29 ou im,57. Elle était encore peu considérable, et le choc produit sur les guides a été peu violent. Depuis près de deux ans qu'ils sont en service, les coussinets qui glissent sur les longrines se sont usés de millimètres chacun, et la cage a pris du jeu dans le

EITe t

du parachute et position de la cage dans le puits.