Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 61]

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DESCRIPTION ET CLASSIFICATION

5° Le système moyen de Saint-Étienne avec neuf ou dix couches ; 4° Le système supérieur de Saint-Étienne, formé de huit couches. En soumettant à des essais chimiques la plupart des houilles de ces quatre séries, j'ai voulu, non-seulement étudier leurs propriétés, déterminer leur composition, les diviser par groupes et classes, mais encore arriver

à la solution de cette question intéressante, s'il y a un rapport quelconque entre la nature des houilles et leur position dans l'intérieur du bassin ; c'est-à-dire, si la houille d'une couche déterminée reste, ou non, semblable à elle-même ; si les charbons d'une même série, mais de couches différentes, sont aussi liés entre eux par un certain ensemble de qualités communes ; si les

combustibles des systèmes inférieurs sont, comme. on est généralement porté à le croire , plus anthraciteux que ceux des systèmes supérieurs ; enfin, s'il existe, au point de vue de leur nature intime, un lien quelconque entre les houilles d'un même district, indépendamment du système auquel ils appartiennent. Mode d'essai.

Pour l'étude de ces diverses questions, j'avais à choisir entre deux modes d'analyse : l'analyse élémentaire , qui fixe les quantités relatives de carbone , d'hydrogène et d'oxygène, et l'analyse immédiate, où l'on se contente de déterminer les proportions respectives de coke, de matières volatiles et de cendres. La première méthode a été suivie par M. Regnault, dans le travail qu'il publia, en 1837, sur les combustibles minéraux. Mais ce savant avait moins en vue la classification des combustibles et l'étude de leurs pro-

priétés essentielles, que l'examen pur et simple des proportions relatives de leurs éléments constituants. Sa division même des houilles, en cinq classes, repose

DES HOUILLES DE LA LOIRE.

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exclusivement sur leurs propriétés industrielles, c'està-dire sur les modifications diverses que ces combustiMes éprouvent sous l'action du feu. D'ailleurs , les recherches de M. Regnault permettent de déduire, d'une manière assez approximative, la composition élémentaire des chiffres de l'analyse immédiate , surtout lorsqu'on ne se contente pas d'une carbonisation rapide, mais que l'on détermine aussi, l'aide d'une distillation lente , les proportions relatives de bitume et d'eau ammoniacale, et que l'on observe, en outre, avec soin, comment les houilles se comportent dans les diverses phases de la distillation. 11 résulte , en effet, des analyses de M. Regnault, lorsqu'on les compare aux éléments de l'eau, aux analyses connues des bitumes et aux résultats de mes propres essais sur la carbonisation lente dans une cornue de verre 10 Que les houilles qui fournissent à la distillation peu de bitume et fort peu d'eau sont à la fois pauvres en hydrogène et pauvres en oxygène ; 2° Que celles qui dégagent beaucoup de bitume, mêlée à une faible quantité d'eau, renferment une proportion élevée d'hydrogène et une dose peu considérable d'oxygène ; 5° Enfin, que l'abondance simultanée de bitume et d'eau annonce toujours une teneur élevée tant en hydrogène qu'en oxygène. D'après cela, j'ai cru pouvoir me borner à l'analyse immédiate, et les résultats obtenus prouvent, en effet, que la méthode suivie permet de classer les diverses houilles, d'une manière très - naturelle , conforme à l'ensemble de leurs propriétés essentielles. J'indiquerai, au reste, en partant du travail de M. Regnault et d'après les proportions relatives de bitume et d'eau, entre