Annales des Mines (1852, série 5, volume 1) [Image 255]

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CHEMINS DE FER D'ANGLETERRE

MATÉRIEL ROULANT.

dimensions sont reproduites dans le Guide du mécanicien (tableau de la page 376), on trouve :

par exemple, les cylindres puiseront dans la chaudière à chaque révolution une quantité de vapeur proportionnelle à la capacité des cylindres et comme la vaporisation dans de telles circonstances peut être considérée comme proportionnelle à la surface de chauffe (les éléments de celle-ci étant supposés dans un rapport con-

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Moyenne de 6 machines à voyageurs. . 0,085 0,091 Moyenne de 3 machines mixtes Moyenne de 6 machines à marchandises 0,077 Moyenne

0,082

Cette différence entre les machines construites dans les deux pays tient surtout à ce que la plupart des nôtres, à l'imitation de la mode régnante en Angleterre

en i845, ont leurs foyers en porte-à-faux au delà de l'essieu d'arrière, leurs châssis intérieurs et par suite peu de surface de chauffe au foyer, tandis que pendant la même période, en Angleterre, on reportait le troisième essieu en arrière du foyer et le châssis extérieurement aux roues, ce qui permettait d'allonger et

d'élargir le foyer et en même temps d'y placer un bouilleur transversal ou longitudinal. Les machines construites en France pêchent en effet assez souvent par l'insuffisance du foyer; en augmentant dans les machines où il est trop petit, sa surface de 2 mètres en-

viron, on retomberait sur un rapport peu différent de celui de i 10, qui paraît répondre le mieux aux convenances de la construction et que j'adopterai plus loin.

Pour ce qui concerne l'étendue totale de la surface de chauffe, on peut faire également des rapprochements intéressants et arriver à une règle empirique utile pour guider les constructeurs, en cherchant le rapport

de cette surface à l'élément qui représente la dépense de vapeur à chaque coup de piston ; cet élément est le poids de la vapeur dépensée dans les cylindres ou, en supposant une même pression, son volume. En effet, si l'on suppose la vitesse de rotation de l'essieu moteur limitée à un même nombre de tours, trois par seconde,

stant) toutes les machines qui auront un même rapport entre la surface de chauffe et le volume de vapeur

dépensé dans un cylindre, pour le remplir, devront alimenter l'appareil moteur avec une égale facilité. Il en serait à peu près de même si la vitesse de rotation de l'essieu moteur variait entre des limites peu étendues , mais si le nombre de tours de roues par seconde augmentait notablement, il est évident que la surface

de chauffe devrait être calculée suivant un rapport plus grand avec le volume engendré par un piston ; en effet la vaporisation peut être considérée comme pro-

duite par deux causes, par le tirage naturel et par le tirage artificiel dû à la marche d'une part et à l'action de l'échappement d'autre part. L'une de ces causes reste constante et en même temps l'autre ne peut pas produire dans un même foyer une quantité de vapeur croissant proportionnellement avec la rapidité de la marche et la fréquence des échappements. La puissance de vaporisation croît suivant une loi moins rapide

que le rapport géométrique des nombres d'échappements ou, ce qui est la même chose, des nombres de tours de l'essieu moteur ; il faut donc forcer la surfacé de chauffe lorsqu'on exagère la vitesse de rotation des roues motrices, en donnant à celles-ci un trop petit diamètre pour le service qu'elles ont à effectuer. Les tableaux qui suivent feront mieux comprendre les considérations qui précèdent ; l'un se rapporte aux machines anglaises, dont j'ai déjà indiqué les dimen-