Annales des Mines (1852, série 5, volume 1) [Image 250]

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CHEMINS DE FER D'ANGLETERRE

mins de fer anglais appartiennent à des types très-divers. Presque toutes celles que l'on construit actuellement sont à cylindres intérieurs, qu'elles soient destinées au service des voyageurs ou qu'elles le soient à celui des marchandises ; on n'avait d'ailleurs placé les cylindres extérieurement pour ces dernières que dans un nombre de cas assez restreint. Sur quelques chemins seulement

on a persisté dans l'emploi des machines à cylindres extérieurs pour le service des voyageurs, même pour les grandes vitesses ; dans ce cas les machines sont éta-

blies suivant le type introduit en France et maintenu avec persévérance par M. Buddicom , type dans lequel

l'emploi d'un double bâti donne une grande solidité aux cylindres. Les machines à roues indépendantes et à cylindres intérieurs sont établies le plus généralement sur un type dérivant plus ou moins directement de l'ancienne machine de Sharp et Roberts. Les machines à marchandises à cylindres intérieurs construites il y a quatre ou cinq années sont semblables au Mammouth

du chemin de fer de Paris à Orléans, et ont les trois essieux accouplés et intercalés entre la boîte à feu et la boîte à fumée ; dans celles que l'on construit maintenant on a fait passer l'essieu d'arrière au delà du foyer,

en même temps que celui-ci a été allongé, sans que l'on ait craint d'augmenter dans une proportion considérable l'écartement des -supports extrêmes , et en même temps on a placé généralement les longerons en dehors des roues, ce qui a reporté encore au delà les

bielles d'accouplement qui se trouvent maintenant écartées de 2',40à 2n,5o d'un côté à l'autre. Partout on s'est appliqué à augmenter la surface de chauffe en agrandissant le foyer et en multipliant les tubes ; enfin on a porté la pression à un degré très-élevé sans augmenter l'épaisseur du métal des chaudières, en ayant

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soin seulement de consolider plus fortement les parois planes.

to Poids des machines.

Les ingénieurs sont partagés sur la question du poids à donner aux machines ; les uns ne craignent pas d'augmenter presque indéfiniment ce poids, tandis que les autres s'appliquent au contraire à le réduire le plus possible ; mais en général les discussions auxquelles se livrent les partisans des deux systèmes sont peu instructives, car les uns font abstraction de l'usure de la voie qui est incontestablement aggravée par des poids excessifs et surtout mal répartis ; tandis que les autres font bon marché des frais d'exploitation, que la multiplicité des convois, ou la nécessité d'employer dans beaucoup de cas deux machines au lieu d'une seule, doit nécessairement aggraver. Avant toute discussion sur cette question, il serait nécessaire de rechercher le rapport qui existe entre la résistance des rails et les poids qu'on leur fait supporter en ayant égard à leur nature forme, dimension et qualité du métal ) , au

diamètre des roues qui transmettent la charge et à la vitesse. Une étude attentive des faits que l'on peut observer sur un assez grand nombre de chemins de fer ayant des rails de forme et de provenances diverses, des machines de systèmes différents, et où l'on a constaté avec plus ou moins d'attention les effets produits par l'augmentation successive du poids des machines et par l'accroissement de la vitesse, des expériences faites en vue de déterminer à quelle limite de poids et de diamètre pour les roues la surface des rails éprouve une déformation sensible, quelle limite atteint la flexion statique des rails et celle qui résulte de la vitesse de circulation sur les voies de différents systèmes, et jusqu'à quel point cette flexion peut altérer la résistance des