Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 135]

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268 ASSOCIATION DE L'ARGENT ont abandonné de l'argent ; et si l'on fait abstrac-

tion des véritables minerais d'argent tels que la stromeyérine, le tellurure d'argent ,-et le sulfure argentifère d'Huelgoat, on trouve que sur trentehuit échantillons, onze seulement ont cédé au mercure une partie de leur métal précieux. Les conditions des expériences ont été très-variées sous

le rapport du titre, de la teneur absolue, de la quantité de mercure ei de la durée : on ne peut donc pas invoquer, comme circonstance défavorable à la réussite la méthode suivie; si bien que par l'ensemble de tous les essais on est porté à conclure que dans la plus grande partie des sulfures simples ou complexes, l'argent se trouve engagé dans des combinaisons multiples d'où ,il est très-dillicile de l'arracher par l'amalgamation directe. En tirant cette conclusion on suppose implicitement que dans les sulfures naturels l'argent ne se trouve pas à l'état. de chlorure ; nous allons maintenant changer cette supposition en certitude.

Action des sulfures, sui/arséniures et arséniures métalliques sur le chlorure d'argent. Nous nous proposons de démontrer que, dans la plus grande partie des sulfures, sulfarséniures et arséniures métalliques, l'argent ne peut pas être sous forme de chlorure. En voulant apprécier l'influence que peut exerExpérience pre-

mure

blen'te cer la masse pour modifier l'action des réactifs produ chlorure d'ar- pres à l'extraction de l'argent , nous fûmes amenés mise en présence

gent,

à faire un mélange de blende et de chlorure d'ar-

gent, mélange dans lequel cette dernière substance figurait pour oto 13 : l'ammoniaque de-

AUX MINÉRAUX MÉTALLIQUES.

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vait nous servir pour la séparer; mais, surpris de voir que ce réactif .n'en enlevait pas la moindre trace et ne pouvant pas attribuer un résultat si compIétement négatif à l'influence seule de la. masse , nons fîmes quelques essais qui nous dé-. montrèrent que si le chlorure d'argent disparaît, en revanche , il se forme du chlorure de zinc. Dès lors,, nous sommes restés convaincus que le ph& nomène provient d'une double décomposition, qui transformant le chlorure d'argent en sulfure le soustrait ainsi à l'action dissolvante de l'ammoniaque. Au surplus , lions écartâmes toute question de masse, en faisant agir de l'ammoniaque sur un mélange de brique pilée et de chlorure d'argent , offrant les mêmes proporlions que la blende ci-dessus; l'ammoniaque enlevait une quantité considérable de chlorure. Ce phénomène nous parut si remarquable que Origine de nombreuses rechernous avons voulu, non-seulement en établir les ches. limites et les conditions, mais rechercher s'il est particulier à la blende sur laquelle nous avions expérimenté, ou bien s'il a lieu pour toutes les blendes et tous les sulfures ; enfin , si d'autres substances, naturellement insolubles comme les sulfarséninres et les arséniures, offrent la même réaction. Des essais préparatoires nous démontrèrent que La réaction des sur le leffait est général , non-seulement lorsqu'on fait sulfures chlorure d'arintervenir un dissolvant , mais aussi quand on se gent est indépendu dissolborne à augmenter le contact des deux corps par dante vant.

l'intervention de l'eau. En effet, il est facile de

prouver qu'en l'absence de tout dissolvant immédiat , on peut provoquer la décomposition partielle d'un sulfure et d'un chlorure insolubles. Si l'on broie un mélange de sulfure de cadmium et